Ce chiffre dévoilé par le ministère des Finances représente un taux de couverture de 46,4%.
Les performances enregistrées ces dernières années au niveau des péages routiers ne sont guerre reluisantes. Cette année encore et au regard des recettes réalisées au premier semestre 2020, il est fort probable que les objectifs prévus dans la loi de finances ne soient pas atteints. Selon les données présentées par le ministère des Finances (Minfi), sur les 8 milliards de Fcfa attendus, 3,77 milliards de Fcfa ont déjà été collectés, soit un taux de couverture de 46,4%. Cette situation est consécutive à « l’absence de sécurisation des supports de collecte des recettes de péage liée notamment à l’authenticité des tickets dans les stations de péage, l’absence d’un mécanisme de contrôle dans le processus de collecte et de reversement des recettes de péage et la forte implication des autorités administratives dans ledit processus », explique le Minfi. A en croire le Minfi, la performance des recettes de péage et de pesage pourrait être meilleure avec l’accroissement des mesures de suivi, de contrôle et de sécurisation des différents postes de péage et stations de pesage. À cet effet, l’intensification des missions de contrôle de l’activité des postes de péage et stations de péages, reste la seule option pouvant permettre de dynamiser les performances desdites recettes.
Par ailleurs, l’espoir repose également sur l’automatisation des péages routiers dont une étape importante du projet a été franchie avec la signature il y a quelques mois du contrat de construction, de financement et d’équipement des 14 péages routiers. La mise en service de ces postes de péages automatiques pourrait servir de déclic dans l’accroissement des recettes avec la fin programmée des agents de péage.
Selon les prévisions faites par le gouvernement sur la base d’un tarif unique fixé à 500 Fcfa, les recettes générées par les14 postes de péage partiront de 7 milliards en 2021, pour atteindre 53,59 milliards de Fcfaen 2039. Avec l’entrée en scène de ce système, les recettes seront désormais plus en sécurité. Cette révolution tant attendue permettra d’accroitre les recettes qui depuis quelques années sont en chute libre. Une étude réalisée par l’Institut National de la Statistique du 22 mars 2017 faisait état d’une perte de recettes de l’ordre de 4 milliards de Fcfa ces dernières années. « Un manque à gagner dû à la multiplicité des intervenants dans le circuit de collecte des frais dans les postes de péage installés dans les axes routiers du Cameroun », a précisé l’étude. En 2005 par exemple, elles étaient de plus de cinq milliards, mais deux ans plus tard, elles sont tombées à trois milliards seulement. A travers ce saut qualitatif technologique, l’Etat espère trouver une solution aux malversations financières observées jusqu’ici. De nombreux espoirs reposent donc sur cette modernisation qui fait ses preuves depuis quelques années dans les pays voisins, notamment le Gabon et la Guinée Equatoriale.
