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A la découverte du vin blanc de pastèque

Tel est le produit que Martial Bibi, un jeune Camerounais met à la disposition des amoureux de belles saveurs.

Valoriser les produits du terroir. Tel est le pari qu’est en passe de relever Martial Bibi, 30 ans. Lui qui a décidé d’égayer les amoureux de « bonnes saveurs » en mettant sur le marché un vin blanc moelleux à base de pastèque, un fruit bien connu des consommateurs. Un véritable régal pour les papilles gustatives des consommateurs dont le système digestif ne peut qu’être enchanté. Par conséquent, la nouvelle trouvaille de ce jeune Camerounais fait courir. « J’ai des évènements tels que des mariages et bien d’autres à travers le monde entier. D’Australie en France et même aux Etats Unis, les gens m’appellent pour solliciter ce vin. Pour dire vrai, le produit est apprécié », a-t-il indiqué.

Si le produit semble estimé, sa fabrication se déroule cependant dans des conditions très difficiles. En effet, ce produit se fait à base des équipements plutôt rudimentaires. Ne disposant pas de financements conséquents, Martial Bibi est obligé de faire avec les moyens de bord. La preuve, la production de ce véritable délice se fait à son domicile situé au quartier « Santa Barbara » à Yaoundé. La cuisine de sa maman est en fait, la véritable usine de fabrication de ce produit. « J’utilise des barboteurs que j’ai moi-même conçu. Sur chacun d’entre eux, il y a un tube qui empêche le vin qui est en fermentation d’entrer en contact avec l’oxygène. L’objectif est de veiller à ce que le goût ne soit pas altéré », explique-t-il. Pour respecter les délais de livraison des commandes reçues, toute sa famille est ainsi mise à contribution. Le jus de pastèque recueilli des fruits préalablement lavés soigneusement, est mis dans une marmite qui est par la suite posée au feu. Il doit bouillir pendant au moins une quarantaine de minutes. Vient ensuite le moment de la clarification et de la vérification du produit obtenu. Il faut attendre environ trente jours de fermentation pour obtenir le résultat final.

Le casse-tête du packaging et de la commercialisation

Mais, le concepteur est confronté au problème du packaging et du conditionnement. « J’ai vraiment besoin d’un matériel beaucoup plus sophistiqué et même industriel. Cela va me permettre de produire en quantité. Je rencontre également des difficultés dans l’obtention des bouteilles et d’autres intrants intervenant dans le conditionnement de mon produit. Ils sont généralement importés », déplore-t-il. Face aux difficultés rencontrées, il refuse de baisser les bras et de céder au découragement. Bien au contraire, il a trouvé une astuce. « Je recycle des bouteilles parce que n’ayant pas les moyens pour en acheter en grande quantité », indique-t-il.

Ne disposant pas d’espaces propres à lui pour écouler sa marchandise, il est contraint de négocier avec des responsables de certaines surfaces afin d’avoir un endroit pour écouler son produit. « La clientèle est importante. Mais, je n’arrive pas à suivre le rythme. Car, les demandes viennent d’un peu partout. Malheureusement, je ne dispose pas des moyens logistiques me permettant de livrer le produit un peu partout. Je ne me limite qu’à Yaoundé », poursuit-il. Sa production oscille entre 100 et 200 bouteilles. Ce qui fait naître d’autres problèmes liés à la légalisation de sa structure ainsi que la protection de son produit. Martial Bibi pense que la somme de 1,2 million de Fcfa lui permettrait de sortir la tête de l’eau. Pour l’instant, le litre de ce vin se vend à 3000 Fcfa.

Spécialisé en agroalimentaire, Martial Bibi a mis dans son invention, une bonne « dose » de patriotisme économique. Un ingrédient qui rend davantage son produit attrayant. « Nous produisons beaucoup de pastèques au Cameroun. Celles-ci ne sont malheureusement consommées qu’à l’état brut du fait de l’absence d’outils de transformation. En produisant le vin, notre objectif est d’aider les producteurs de pastèques à mieux vendre leurs produits. Car, jusqu’ici ce produit continue d’être vendu à un prix dérisoire. Ce qui ne permet pas aux producteurs d’avoir un retour sur investissement », a-t-il justifié. Une initiative qui, à quelques mois de l’entrée en vigueur effective de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) dès janvier 2021, mérite d’être encouragée et pérennisée.

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