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L’Afrique prie pour Ngozi Okonjo-Iweala

Le continent dans son ensemble scrute les arcanes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à partir de ce 19 octobre, et ce jusqu’au 27 octobre, pour le troisième round de discussions qui devra départager les deux prétendantes au poste de Directrice générale (DG) de l’OMC. La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala (66 ans) affrontera la Coréenne Yoo Myung-hee (53 ans), actuelle ministre du Commerce de son pays, pour succéder au Brésilien Roberto Azevedo qui a démissionné de son poste en fin août, un an avant la fin de son mandat.

Après avoir montré une certaine division en alignant plusieurs candidats pour briguer le plus grand poste de l’OMC, les pays africains devront désormais se rallier à la candidate nigériane pour espérer diriger l’instance faîtière du commerce mondial. Selon plusieurs observateurs, Ngozi Okonjo-Iweala est bien partie pour remporter cette course et devenir la première Africaine et la première femme au poste de DG de l’OMC. Si elle est élue, elle aura fort à faire avec la gestion de la pandémie du coronavirus qui a ébranlé le commerce mondial et les velléités protectionnistes de Donald Trump, qui a menacé de retirer son pays de l’institution dans le cadre de sa guerre commerciale avec la Chine. Certains pensent que la capacité de la prochaine dirigeante de l’OMC à résoudre ces dossiers épineux, devrait fortement peser dans la balance pour le choix de la patronne de l’organisation.

Depuis que les deux dernières candidates ont été annoncées officiellement le 8 octobre par le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, au siège de l’organisation à Genève, les soutiens se multiplient en faveur de la Nigériane. Il y a celui du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui préside aussi aux destinées de l’Union africaine et qui a appelé tous les pays membres à jeter leur poids dans la balance pour donner à l’OMC non seulement sa première directrice générale, mais aussi, pour la première fois, quelqu’une issue du continent noir. « Au moment où il faut donner un nouveau sens aux organisations internationales, la Dr. Okonjo-Iweala est la personne qu’il faut pour repositionner l’OMC afin d’en faire un outil efficace pour encourager un système commercial juste, équitable et basé sur des règles », a écrit le président Ramaphosa dans un communiqué. L’homme d’affaires nigérian Aliko Dankote, d’habitude très discret, a appelé publiquement à voter pour l’ancienne ministre. « En ces temps difficiles, l’OMC a besoin des compétences certaines et de l’expérience éprouvée du Dr Ngozi Okonjo-Iweala pour diriger l’organisation à travers les obstacles identifiés et renforcer sa position de principal facilitateur du commerce international », a indiqué le premier riche africain sur son compte Twitter.

Au siège de l’OMC à Genève, Ngozi Okonjo-Iweala est tout simplement la candidate dont l’institution, en pleine tourmente, « a besoin pour améliorer sa réputation », rapporte le site Politico. « Loin de la polarisation hostile entre Washington et Pékin qui a mis l’OMC à l’arrêt ces derniers mois », poursuit le site d’information. L’’institution embrasserait « le siècle africain tant vanté ».

Née en 1954 à Ogwashi-Ukwu, dans le delta du Niger, Ngozi Okonjo-Iweala a passé la majorité de sa vie aux États-Unis, où elle a étudié dans deux universités prestigieuses, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard avec une thèse intitulée : « Politique du crédit, marchés financiers ruraux et développement agricole au Nigeria ». Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, Mme Okonjo-Iweala a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant 25 ans. En 2012, elle échoue à devenir la présidente de cette institution financière, face à l’Américano-Coréen Jim Yong Kim.

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