La délégation de l’Union européenne (UE) à Yaoundé a publié la semaine dernière un rapport sur les investissements européens au Cameroun pour le compte de l’exercice 2019, dans lequel elle prescrit cinq « bonnes pratiques » qui pourraient améliorer le climat des affaires au Cameroun.
La première recommandation concerne l’accès au financement. A cet effet, l’UE propose de soutenir les banques locales avec des fonds et une assistance technique pour accroître l’accès des entreprises au crédit, à des coûts et conditions raisonnables. De même qu’il faudrait créer des lignes de financement avec remboursement sur le long terme pour accélérer la reprise économique et améliorer l’environnement des affaires. Elle conseille également, la création d’un financement alternatif aux nouveaux services (par exemple l’innovation ou les industries vertes) pour favoriser le développement durable et une économie numérique. La seconde proposition porte sur la « simplification des procédures administratives » et la « numérisation des processus pour augmenter la vitesse et la responsabilité ». La troisième recommandation concerne l’assistance technique pour simplifier l’administration des taxes et donc réduire les coûts et augmenter la transparence. Pour ce faire, l’UE propose de prolonger le délai de paiement des impôts, tout en raccourcissant le délai de remboursement de la TVA. La quatrième suggestion s’inscrit dans le cadre du droit commercial. L’Union européenne propose de soutenir le droit international de l’investissement et l’arbitrage pour améliorer le climat des affaires ; dématérialiser les litiges commerciaux pour raccourcir et suivre le processus afin d’augmenter l’efficacité et la transparence. En outre, l’UE propose le contrôle de la bonne application des lois sur la concurrence, notamment dans le secteur des services ; la mise en place de structures de médiation commerciale indépendantes et l’accroissement de la sécurité juridique. Enfin, la cinquième proposition vise la bonne gouvernance. A cet effet, l’UE propose de dématérialiser les appels d’offres publics pour favoriser une surveillance plus transparente et soutenir une politique de tolérance zéro envers toute entreprise impliquée dans la corruption.
S’agissant de l’accès au financement, le ministre des Finances a annoncé lors du Cameroon Busines Forum qui s’est tenu le 22 octobre, des mesures visant à améliorer cette situation en 2021. L’Etat prévoit par exemple le relèvement du plafond de garantie prévu dans la loi de finances 2020 de 40 milliards à 200 milliards de Fcfa, pour permettre à l’Etat l’octroi d’une garantie à hauteur maximale de 25% du montant du prêt accordé par des banques aux entreprises sinistrées par le coronavirus. Il s’agit là d’un effet de levier ouvrant la voie à plus de 800 milliards de Fcfa de crédits. De même que la mise en place de lignes de crédits auprès d’un pool d’établissements bancaires à des taux bonifiés au profit des entreprises sinistrées.
Outre les recommandations, le rapport de l’UE classe les partenaires commerciaux extérieurs du Cameroun en 2019. Ainsi, l’UE est le premier acheteur de produits camerounais avec une part de 47,4%, suivie par la Chine (13,7%), l’Inde (10,6%), les Etats-Unis (4,4%), le Bangladesh (4%), la Malaisie (2,6%), le Tchad et le Vietnam (2,3% chacun), le Sénégal (1,9%) et le Gabon (1,4%). Dans le détail, le six premiers pays européens consommateurs de produits camerounais sont dans l’ordre : les Pays-Bas (33%), l’Italie (22%), la Belgique (12%), l’Espagne (11%), la France (9%) et le Portugal (6%). Les principaux produits exportés sont : les fèves de cacao, les bananes, le bois, l’aluminium, le beurre de cacao, le café, le bois non transformé, la pâte de cacao, les feuilles pour placage et le caoutchouc.