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Une politique nationale en gestation au Cameroun

Les résultats de l’étude commandée par le Minepat à cet effet, ont été restitués au BMN le 14 mai 2024.

Le gouvernement camerounais est sur le point de se doter d’une politique nationale de restructuration financière des entreprises évoluant dans les secteurs retenus dans le Programme national de mise à niveau (Pnman). Pour ce faire, le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) par l’entremise du Bureau de mise à niveau (BMN), a commandé une étude à cet effet. Les résultats de ladite étude ont été présentées le 14 mai 2024, au cours d’une cérémonie ayant eu pour cadre le siège du BMN à Yaoundé. Ont pris part aux travaux, outre les représentants du Minepat, ceux du ministère des Mines, de l’Industrie, et du développement technologique (Minmidt), ainsi que ceux d’autres administrations dont la Société nationale d’investissements (SNI).

La présente étude a pour objectif principal de proposer des textes et règlements pouvant encadrer l’activité de restructuration des entreprises au Cameroun. Elle a aussi vocation à définir une stratégie de mobilisation des ressources techniques et financières nécessaires à la restructuration desdites entreprises. Selon les explication de Chantal Elombat Mbedey, directeur général du BMN qui présidait les travaux, « le constat qui est fait dans cette étude est que diverses structures font de la restructuration des entreprises au Cameroun. Chacune à sa manière. Le BMN par exemple utilise la méthodologie de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). La politique nationale proposée aujourd’hui à la demande de la tutelle technique du BMN (le Minepat) est un instrument important en ce sens qu’elle structure une démarche en terme d’étapes nécessaires pour la restructuration des entreprises, formule des textes et règlements pour encadrer cette activité et énonce des mécanismes pour son financement ».

DeS tareS DanS Le proCeSSuS De reStruCturation DeS entrepriSeS en DiFFiCuLté

En effet, à la lecture du document de 228 pages compilé par le cabinet international Mazars sous l’égide du BMN, il ressort que l’état des lieux en matière de restructuration des entreprises au Cameroun, révèle une diversité tant d’acteurs, que de stratégies et modes d’intervention. Une situation qui a pour principale conséquence, la dilution des moyens mobilisés en vue du sauvetage des entreprises en difficulté. Elle est du reste, aggravée par des lenteurs administratives créant une asymétrie entre les diagnostics posés et les actions implémentées parfois à des années d’écart. Toute chose qui rendent souvent inefficaces les thérapies appliquées aux entreprises en difficulté par les pouvoirs publics.

A titre d’illustration, au terme du diagnostic de restitution de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) élaboré par le BMN à la demande du Minmidt, l’outil de production n’était utilisé sur les sites de Garoua, (Cicam 1, Cicam 2) et Douala respectivement qu’à 33,7%, 48,91% et 10,83%. Une sous activité alimentée par l’absence de la matière première, qui induit des coûts cachés évalués à 2 milliards de Fcfa au titre de la seule année 2020. Le rapport diagnostic du BMM restitué en 2023 formulait des recommandations sous la forme d’hypothèses en vue de son redressement. Sous ce chapitre, dans le scenario d’une réhabilitation par l’État avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration était évalué à 48, 2 milliards de Fcfa, dont un besoin net en financement de 40,6 milliards de Fcfa.

Dans l’hypothèse d’une privatisation d’une partie de l’activité de la Cicam, le coût de sa restructuration passerait à 30,7 milliards de Fcfa, pour un besoin net en financement de 21,7 milliards de Fcfa. Depuis, la situation de cette entreprise stratégique ne s’est pas améliorée, rendant indispensable une actualisation de ce diagnostic afin que les solutions proposées soient pertinentes. Représentant le cabinet Mazars, le Dr Yann Nounamo souligne que « le point saillant qui ressort de cette étude est qu’il faut mettre en place une plateforme centrale concernant la restructuration, afin de gérer les différentes interventions de l’État en la matière dans les entreprises. Il est indispensable que l’État conjugue ses efforts pour rendre ses interventions plus efficaces au bénéfice des entreprises et de l’économie nationale ».

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