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SECTEUR BANCAIRE : La ruée des banques vers les établissements scolaires et universitaires

Elles usent de diverses stratégies pour se rapprocher des milieux éducatifs avec des objectifs bien définis.

Les lycées, collèges, universités et grandes écoles sont devenus des cadres dans lesquels les banques se livrent une véritable bataille. Le dernier fait en date, est la signature le 10 mai 2024, de la convention liant CCA-Bank à l’Université d’Ebolowa. Dans la convention signée, il est question de nouer « une collaboration prometteuse qui aboutira à la construction des infrastructures modernes, digitalisation du campus et soutient l’entrepreneuriat étudiant », soutient la banque « au cœur des traditions africaines ». Cette dernière s’est engagée à accompagner l’Université de Garoua quelques jours plus tôt, à travers ses différents centres d’appui. De manière spécifique, la convention de partenariat signée avec cette institution publique prévoit une série d’actions concrètes à mener. Il s’agit notamment de la construction d’un guichet automatique en son sein, l’installation du wifi dans son campus, l’appui à la transformation de l’Université en cité verte, ainsi que le financement de la construction d’une librairie et d’une imprimerie, sans oublier le financement de la construction d’une cité universitaire, etc.

D’autres établissements de crédit se sont déjà illustrés dans cet exercice. Il s’agit notamment d’Afriland First Bank, Bgfibank Cameroun, Bange Bank etc. Pour la First Bank, le partenariat signé le 10 janvier 2024 avec l’Université de Maroua a pour objectif « de contribuer à la vulgarisation de la culture financière et au rayonnement des deux institutions», indique-t-elle. Elle s’illustre aussi dans la détection des talents universitaires via son programme « Young graduate » à travers lequel se recrutent certains de ses cadres. Une expérience qui semble intéresser Bgfibank Cameroun. « Au niveau de Bgfibank, il ne faut pas seulement avoir fait économie pour intégrer les métiers de la banque. Ils sont ouverts à toutes les séries. Il suffit simplement d’avoir la volonté d’apprendre, de s’adapter et de découvrir de nouvelles choses », explique Nathalie Oto’o Enam, directeur adjoint retail banking dans cette institution bancaire. Bange Bank Cameroun pour sa part, s’est alliée le 12 mars 2024 avec le Syndicat national des associations des instituts privés d’enseignement supérieur (Sanipes), «pour renforcer le soutien aux jeunes entrepreneurs et d’encourager l’émergence de projets innovants », justifie-t-elle.

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La bataille que livrent les banques ne peut se comprendre sans la prise en compte du paiement des frais d’examens, de scolarité et des droits universitaires qui est devenu un marché non-négligeable pour ces structures. Depuis 2018, le paiement se fait exclusivement par voie électronique. Le ministre des enseignements secondaires (Minesec), Pr Pauline Nalova Lyonga avait désigné MTN Cameroun, Campost, Express Union, United Bank for Africa (Uba) et Afriland First Bank pour collecter lesdits frais pour ce qui est des lycées et collèges d’enseignement secondaire (CES). Une convention a été signée entre ces différentes entreprises et le Minesec. Elle avait trait à la concession de la collecte et de la comptabilisation de ces paiements. L’objectif premier étant outre la proximité avec les parents d’élèves, la sécurisation desdits paiements. Selon les pouvoirs publics, le recours au digital permet de régler le problème de l’opacité dans la gestion des frais d’examens et de scolarité et du marchandage des places dans les établissements scolaires, grâce à la transparence. Pour se tailler la part du lion de ce marché estimé à plus de 5,2 milliards de Fcfa par an, ces structures mettent au point des mécanismes devant aguicher le plus grand nombre de clients.

Au niveau des universités, le marché semble plus juteux au vu du montant des frais à payer à savoir 50.000 Fcfa dans les 10 structures publiques, et au-delà dans les instituts privés d’enseignement supérieur, non sans oublier le nombre d’apprenants de plus en plus nombreux chaque année. Ils constituent une clientèle potentielle qu’il faut mieux capter afin de booster ses performances. Face à la pluralité des opérateurs, les banques n’hésitent pas à aller convaincre les chefs d’établissements pour que ceux-ci leur réserve l’exclusivité du paiement des frais de scolarité.

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