Dans son rapport « Digital Opportunities in African Businesses » rendu public ce mois de mai 2024, la Banque mondiale souligne l’importance d’investir dans les infrastructures numériques intermédiaires et finales pour améliorer la qualité de la connectivité Internet et réduire les prix.
Pour combler le fossé numérique de l’Afrique et assurer un accès généralisé aux technologies numériques, la Banque mondiale estime que le continent a besoin de 6 milliards de Dollars (soit plus de 3627 milliards de Fcfa) d’investissement annuels. Dans son rapport « Digital Opportunities in African Businesses » rendu public ce mois de mai 2024, la Banque souligne l’importance d’investir dans les infrastructures numériques intermédiaires et finales pour améliorer la qualité de la connectivité Internet et réduire les prix. Le rapport met en avant l’arrivée de nouveaux câbles sous-marins comme une opportunité pour abaisser les coûts et doubler la bande passante internationale entre 2022 et 2027.
Dans ce rapport, l’institution de Bretton woods identifie trois principaux obstacles à la digitalisation. Il s’agit notamment du manque d’infrastructures, les prix élevés des technologies et le financement insuffisant. « Par exemple, les équipements numériques sont plus coûteux en Afrique subsaharienne qu’aux États-Unis, et le coût de l’Internet fixe représente environ 20 % du revenu national brut par habitant, contre moins de 6 % dans d’autres régions en développement», peut-on lire dans ce rapport.
Malgré tous ces obstacles, la Banque mondiale reconnait que le continent a enregistré de nombreuses réussites majeures dans le domaine de la numérisation, tant au niveau du développement de l’infrastructure que des applications commerciales innovantes. « Par exemple, le système de câble sous-marin d’Afrique de l’Est, un réseau de fibre optique de 10 000 kilomètres, a considérablement augmenté la capacité numérique dans cette région. En ce qui concerne les applications commerciales, au Mozambique, le projet Third Eye déploie des drones équipés de capteurs pour prendre des images et d’outils pour les analyser, ce qui aide les agriculteurs à mieux gérer les intrants et à maximiser les rendements », évoque-t-elle.
Pour cette organisation financière internationale, l’augmentation des investissements dans l’infrastructure numérique dite du kilomètre intermédiaire et du dernier kilomètre peut améliorer la qualité de la connectivité internet dans la région tout en réduisant les prix. L’installation de nouveaux câbles sous-marins devrait permettre de multiplier par six la largeur de bande des liaisons internet internationales d’ici 2027 par rapport à 2022. « Cette extension devrait entraîner une baisse du prix des connexions à haut débit et pourrait générer jusqu’à 32 milliards de Dollars d’investissements au cours des cinq prochaines années. On estime qu’un investissement de 21 à 32 milliards de Dollars dans l’infrastructure numérique du kilomètre intermédiaire et du dernier kilomètre est nécessaire pour améliorer l’accès à l’internet à haut débit et tirer parti de l’extension prévue du réseau de câbles sous-marins d’ici 2027», indique-t-elle. Et l’institution de Bretton Woods de relever qu’cours des dernières années, « l’infrastructure numérique africaine s’est développée plus rapidement qu’ailleurs dans le monde. La largeur de la bande passante des liaisons internet internationales, une mesure de la capacité des câbles sous-marins, a augmenté d’environ 50 % par an entre 2010 et 2022 ».
Ce nouveau rapport détaille également différentes mesures à prendre, depuis les investissements dans l’infrastructure numérique jusqu’au financement de start-up technologiques qui proposent des solutions digitales conviviales et abordables. Plus de 600.000 entreprises officiellement enregistrées et 40 millions de microentreprises, soit environ 20% des entreprises africaines, sont d’après la Banque mondiale potentiellement prêtes à tirer parti des progrès numériques.