En plus de contribuer à l’accroissement des ressources publiques, l’exploitation des ressources minières du pays représente une source inestimable d’emplois et un moyen de développement des infrastructures de transport.
Le Cameroun jouit d’un énorme potentiel minier. Grâce à ses réserves importantes constituées de gisements de minerais de fer, bauxite, diamants, calcaire, rutile, cobalt-nickel, manganèse, or, zinc et d’uranium entre autres, il se classe dans le top 15 des pays africains les plus riches en ressources naturelles. L’exploitation adéquate de ces dernières à travers l’aboutissement des divers projets en cours ou en prévision, pourra à coup sûr accélérer le développement socioéconomique du Cameroun. D’ailleurs, certains projets connaissent des avancées notables au niveau des travaux. L’on peut citer ici le projet de fer de Mbalam opéré par CamIron, le projet de nickel-cobalt de Nkamoun près de Lomié, propriété de Geovic, le projet de bauxite de l’Adamaoua (Minim-Martap et Ngaoundal) opéré par Cameroon Alumina et le projet diamantifère de Mobilon près de la frontière avec la République Centrafricaine développé par Cameroon & Korean Mining.
Il y a quelques années, les experts du Programme de renforcement des capacités dans le secteur minier (Precasem), avaient découvert 300 nouveaux sites miniers d’or, du zinc, des terres rares, de l’uranium, du nickel, du rutile et du manganèse dans les régions de l’Est, de l’Ouest, du Nord, de l’Adamaoua et du Centre.
Il est clair que ce nombre de projet reste très faible comparé au potentiel minier du pays. Ce qui fait que l’exploitation minière ne joue pas encore un rôle majeur dans le développement du Cameroun, et le secteur minier reste en marge de l’économie. « Le secteur de la mine solide pourrait contribuer plus efficacement au plein emploi au Cameroun si son apport au Produit intérieur brut (PIB) allait au-delà de 1% », précisent d’ailleurs les experts en la matière. Et dans son adresse à la Nation du 31décembre dernier, la Président Paul Biya l’a lui-même reconnu en déclarant : « s’agissant de l’accroissement des ressources publiques, il est nécessaire d’explorer de nouvelles pistes, face aux contraintes inhérentes à l’élargissement de l’assiette fiscale et à la baisse drastique des recettes pétrolières. La mine solide, en particulier l’or, nous semble constituer à cet égard, une niche exceptionnelle de ressources financières. Notre pays dispose en effet d’importantes réserves minières non exploitées que nous devons valoriser».
DES AVANTAGES NOTOIRES
En effet, à côté de l’élargissement de l’assiette fiscale évoquée par le chef de l’Etat, l’exploitation minière peut représenter un important vivier d’emplois, et donc un véritable moyen de lutte contre le chômage et le sous-emploi qui minent particulièrement la jeunesse camerounaise. Car comme on a pu le constater dans d’autres pays, l’industrie minière est une grande pourvoyeuse de milliers d’emplois, directs et indirects. En Afrique du Sud par exemple, le nombre d’emplois dans le secteur est passé de 452.866 en 2020 à 458.954 en 2021, d’après la Chambre des Mines de cette nation.
Par ailleurs, outre le transfert de compétences, le développement de l’industrie minière est une véritable source de développement des grandes infrastructures, elles-mêmes motrices de développement pour d’autres secteurs. Elle facilite notamment la construction des milliers de kilomètres de routes pour le transport de la production. Bien plus, concernant par exemple le projet de minerai de fer Nabeba-Mbalam entre le Congo et le Cameroun qui se positionné comme un catalyseur essentiel du développement dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), l’on prévoit la construction à partir de cette année d’une ligne de chemin de fer de 540 kilomètres qui va relier le site de production au port de Kribi. En ce qui concerne l’exploitation du fer de Bipindi – Grand Zambi, le pays aura droit au le développement d’un complexe sidérurgique pour la transformation locale du fer, la construction d’un pipeline et de plusieurs infrastructures de base au bénéfice des populations.