Ce chiffre est contenu dans le plan stratégique adopté le 18 juin 2024 par le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales.
Le Cameroun tient désormais sa stratégie pour doper la filière laitière. Elle a été adoptée le 18 juin 2024 par le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia). Evalué à 305 milliards de Fcfa, ledit plan permettra de produire 1 146 600 tonnes de lait entre 2024 et 2035 et réduire la dépendance du pays aux importations de produits laitiers. « Le plan national pour le développement de la filière laitière vise à augmenter la production du lait de façon significative, non seulement pour pouvoir fournir du lait aux populations, mais également pour nous éviter de sortir des devises importantes pour les importations », a martelé le consultant Dr Albert Douffissa, coordonnateur des études de ce plan.
Il convient de préciser que ce plan de développement de la filière laitière s’articule autour de six axes majeurs à savoir : le programme génétique ; l’alimentation ; le logement et la santé ; la valorisation du lait ; la recherche et le développement ; et enfin le programme gouvernance. A travers ce plan, le gouvernement envisage de réduire considérablement les importations des produits laitiers dans le pays. Il est également envisagé : la souveraineté alimentaire ; l’économie des devises ; la hausse de la consommation du lait ; la conquête des marchés sous régionaux, l’amélioration de la santé des populations ; ou encore l’amélioration des revenus des acteurs de la filière.
Selon le gouvernement, malgré que le secteur laitier camerounais connaisse une croissance prometteuse ces dernières années, avec une production annuelle estimée à 343,9 milliers de tonnes en 2022, l’offre nationale reste déficitaire de120.000 tonnes de lait par an par rapport à la demande, actuellement évaluée après de 500.000 tonnes. D’après une note annuelle de production Epia, 2018 et2019 ; Sdsr-Pnia 2020-2030 du Minepia, la demande en produits laitiers au Cameroun « est sans cesse évolutive au Cameroun et se chiffrerait à 630.000 tonnes en 2025. Elle est entraînée par un taux de croissance de la population estimé à 2,6% et une consommation moyenne de lait de 23,5 Kg/Hab/an ». Cette tendance a par exemple obligé le pays à importer 495 vaches de hautes performances en provenance de la France en 2023 dans le cadre du projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale à hauteur de 134,15 millions de dollars soit environ 78,4 milliards Fcfa sur une durée de 6 ans.
Le dernier rapport de l’Institut nationale de la statistique (INS) sur le commerce extérieur indique que 20 596,1 tonnes de lait et dérivés, ont été importées pour une enveloppe de 40,6 milliards de Fcfa et 17 217,9 tonnes de lait en poudre ou concentré pour 35 milliards de Fcfa par les industriels au cours de l’année 2023, afin de combler le déficit de la production nationale. Quoique les quantités n’aient pas connu une hausse considérable au cours de cette année, on enregistre tout de même un relèvement de 2,1 milliards de Fcfa sur l’enveloppe des importations de lait brut et dérivés en glissement annuel (+0,8%). De même, les statistiques douanières du Cameroun indiquent que 89,6 mille tonnes de lait et produits laitiers ont été importés entre 2018 et 2022 pour une valeur de 152,6 milliards de Fcfa. « On observe une tendance à l’inflation du prix du lait sur le marché international à partir de 2020 », précise la douane.