La rencontre a réuni du 27 au 31 mai 2024 quelques 10000 participants à Nairobi au Kenya autour du thème lié à la transformation de l’Afrique.
La ville de Nairobi au Kenya a abrité du 27 au 31 mai derniers, les Assemblées annuelles 2024 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Pas moins de 10 000 participants dont une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, ont pris part à ces assises qui se sont déroulées en mode hybride sous le thème : « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ».
Lors de cet évènement présidé par le Pr Njuguna Ndung’u, ministre kenyan du Trésor national et de la Planification économique, par ailleurs président des Conseils des gouverneurs, le président de l’institution panafricaine Akinwumi Adesina, a dévoilé la nouvelle Stratégie décennale 2024-2033 de l’institution financière panafricaine dont le but principal est de contribuer au développement et au progrès social des États africains. Destinée à faire face aux défis urgents de l’Afrique, elle a été approuvée par le Conseil d’administration et va aider à remettre fermement le continent encore fortement miné par la pauvreté, sur la voie d’une croissance économique et d’une prospérité durables. «La stratégie décennale décrit la manière dont la Banque investira dans le meilleur atout de l’Afrique : ses jeunes hommes et femmes dynamiques. La population africaine, qui connaît la croissance la plus rapide au monde, offre au continent une fenêtre d’opportunité démographique », a déclaré le président de la BAD.
AUGMENTATION DU CAPITAL DE LA BANQUE
Autre fait marquant de ces Assemblées annuelles de la BAD, l’approbation par le Conseil des gouverneurs, d’une augmentation générale du capital exigible de 117 milliards de dollars (88,1 milliards d’unités de compte) pour permettre à l’institution de préserver sa capacité de prêt et de répondre aux exigences d’une agence de notation de crédit. Ce qui porte désormais le capital autorisé de la Banque de 201 milliards de dollars (152 milliards d’UC) à 318 milliards de dollars (240 milliards d’UC). «Le capital exigible supplémentaire nous permet de maintenir et de tirer parti de notre puissance de feu, tout en préservant notre notation. Je suis reconnaissant aux actionnaires du Groupe et touché par le niveau de confiance qu’ils accordent à l’institution», a déclaré M. Adesina lors d’une conférence de presse tenue à la clôture de la rencontre.
CRÉATION DE L’INSTITUT DE LA RENAISSANCE AFRICAINE POUR LA SCIENCE ET LA TECHNOLOGIE
Autre temps fort des Assemblées annuelles, l’approbation par la BAD de la création de l’Institut de la renaissance africaine pour la science et la technologie (Irst) au cours d’une session de haut niveau avec la communauté scientifique africaine issue de tous horizons. L’aboutissement de ce projet témoigne de l’importance que l’institution financière panafricaine accorde à la recherche et à l’innovation qui sont censées occuper une place importante dans la transformation de l’Afrique. D’ailleurs, d’après la communauté scientifique, les jeunes africains doivent être au cœur du processus de mise en œuvre de ce nouvel institut au même titre que le secteur industriel, pour éviter une inadéquation entre la production et l’environnement des affaires. Surtout qu’il permettra de fédérer les efforts du continent, de partager les défis et les obstacles. A cet effet, le lancement et l’opérationnalisation de l’institut doivent commencer par la mise en place de son secrétariat et de son réseau, ceci avant de démarrer le développement des compétences dans des domaines où la demande est forte. Enfin, il faudrait mettre en place des accélérateurs qui faciliteront le passage des idées aux marchés et au développement durable.
ACCÉLÉRER LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’AFRIQUE
Rappelons que lors des échanges, les gouverneurs ont souligné la nécessité d’accroître les investissements en faveur du secteur privé, afin d’accélérer la transformation structurelle de l’Afrique. D’où l’appel lancé à l’endroit de la BAD, à consolider et renforcer ses mécanismes de préparation de projets, ceci afin de développer des projets bancables pour attirer les investissements du secteur privé. Il s’agit également : de dialoguer avec le secteur privé, afin de mieux comprendre les facteurs qui empêchent un afflux massif de capitaux privés en Afrique ; continuer à déployer des instruments de partage et d’atténuation des risques, y compris des instruments de garantie ; produire et partager des données pour permettre une évaluation réaliste des risques ; soutenir les efforts des pays membres régionaux pour qu’ils réforment leurs politiques et cadres juridiques et réglementaires afin de créer un environnement propice aux investissements du secteur privé ; fixer des objectifs clairs pour la mobilisation de capitaux privés et de ressources intérieures ; soutenir le développement de marchés financiers nationaux ; assurer une plus grande synergie dans ces opérations souveraines et non souveraines ; promouvoir les partenariats public-privé, et ; développer des approches ciblées pour le financement des PME et la création d’emplois ; réaliser des analyses approfondies des défis et des possibilités offertes par le renforcement du modèle opérationnel de la Banque.