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AccueilFinanceMicrofinanceINCLUSION FINANCIÈRE : Les entraves à l’essor des EMF

INCLUSION FINANCIÈRE : Les entraves à l’essor des EMF

L’augmentation des impayés, l’expérience client et le déficit de culture du digital en font partie selon les experts.

Le Cameroun est la principale économie de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Pourtant, la part de la population pauvre y a augmenté de 12% entre 2007 et 2014, pour atteindre 8,1 millions d’habitants selon la Banque mondiale. La pauvreté se concentre dans les régions septentrionales du pays (Extrême Nord, Nord, Adamaoua) qui abritent 56% de la population cette population à très faibles revenus. La microfinance apparaît aujourd’hui comme un secteur important de l’économie camerounaise dans la mesure où elle cible les populations évoluant en marge du secteur bancaire classique, notamment les ménages pauvres, les entreprises individuelles, les PME et les associations d’entraide.

D’après l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), les 419 Établissements de Microfinance (EMF) répertoriés au 31 décembre 2020 ont réalisé un chiffre d’affaires de 519 milliards de Fcfa, environ 963 millions de Dollars, parmi lesquels 394 milliards Fcfa de crédits octroyés. Ceci représente une contribution de 10% au financement de l’économie nationale. Ce secteur se positionne comme un catalyseur fiable pour contribuer à l’atteinte de certains Objectifs de Développement Durable (ODD) comme « la diminution de la pauvreté et l’égalité entre les sexes en finançant les projets des femmes au Cameroun avec le soutien actif des bailleurs ou acteurs de développement internationaux », constate le cabinet Amara consulting.

D’après Jean Marie Leosgho, consultant auprès de ce Cabinet, les EMF camerounais sont confrontés à de nombreux défis. Ils citent : les prêts en net recul « les activités des EMF au Cameroun sont en chute libre » constate –t-il. Pour argumenter, l’expert s’appuie sur une étude de ProFinA (Projet visant à faciliter l’accès et l’utilisation des produits financiers adaptés aux activités des exploitations agricoles et des PME agro-industrielles auprès des EMF), qui indique que le stock brut de prêts connaît une forte diminution de l’ordre de 14% en moyenne de décembre 2019 à mai 2020. Cette baisse est la conséquence de la suspension provisoire des activités et l’instruction par la direction des EMF de l’arrêt de l’octroi de nouveaux prêts.

Les autres défis sont l’augmentation des impayés qui embrasse tous les secteurs d’activités et le manque d’accompagnement. Pour cet expert, la Covid-19 a montré de nombreuses failles dans le système. Et « au-delà de la bonne volonté de la Beac à booster l’économie de la zone Cemac pour limiter, sinon annuler, les conséquences du Covid-19, il ressort malheureusement que les mesures prises par le Comité de politique monétaire (CPM) du 27 mars 2020 confirment le caractère limitatif et parcellaire des mécanismes de financement de l’économie, car focalisées sur le refinancement classique des Banques. Il s’ensuit que l’exclusion des EMF dans l’accès aux financements de la Beac ce qui a pour conséquence immédiate le rationnement des crédits au secteur informel et même à de nombreux emprunteurs du secteur formel exclus par la rigidité des Banques et donc aux agents économiques (PME, TPE, ménages) les plus fragiles dont les activités concourent pourtant à 55% du PIB de la Zone Cemac », indique Jean Marie Leosgho.

A cela vient s’ajouter l’expérience client. Car aujourd’hui, les consommateurs sont à la fois exigeants en ce qui concerne le contenu et la qualité de service. Et la digitalisation devient une urgence afin d’améliorer l’expérience client à partir de l’appareil de choix des clients : smartphone, tablette.

Toutefois, le déficit de culture digitale est encore criard chez les EMF. « La culture digitale est à promouvoir car elle est l’un des principaux si ce n’est le principal facteurs clés de réussite de digitalisation, qui est avant tout humain, et prime sur la dimension purement technologique… », relève le consultant.

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LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

6871,7 milliards de F CFA
C’est l’encours des titres publics franchit en juin 2024 dans la Cemac, selon la Beac.

1 500 milliards de F CFA
C’est l’encours de dépôt enregistré par Afriland First Bank en 2023, selon la banque.

832 milliards de F CFA
C’est le total bilan de CCA Bank à fin septembre 2024, selon le président du conseil d’administration de la banque.

321 milliards de F CFA
C’est le montant des recettes non-fiscales collectées par le Cameroun en 2023, selon le ministère des Finances.

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