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FINANCEMENT DU BUDGET 2024 : Le Minfi autorisé à lever 616 milliards de Fcfa sur les marchés financiers

C’est la substance d’un décret du président de la République, Paul Biya signé 22 juillet dernier.

Dans un décret signé le 22 juillet 2024, le président de la République du Cameroun, Paul Biya autorise le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, avec faculté de délégation, à recourir à des emprunts sur les marchés financiers domestiques et internationaux pour des montants respectifs de 280 milliards de Fcfa et 336 milliards de Fcfa, soit un total cumulé de 616 milliards de Fcfa. Selon le texte susmentionné, cet argent servira « au financement des projets de développement inscrits dans la loi de Finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2024 et à l’apurement des restes à payer », peut-on lire.

Sous réserve de la consolidation des données par la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire (Dgtcfm), l’encours provisoire des restes à payer (RAP) à fin juin 2024 est évalué à environ 602,3 milliards de Fcfa selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Ce montant représente 1,2 % du PIB, dont 59,9% de restes à payer de plus de 3 mois et 40,1% de moins de 3 mois. Ils sont en diminution de 3,1% en glissement trimestriel, mais enregistrent une augmentation de 52,9 % en glissement annuel. En ce qui concerne ceux de plus de 3 mois intégrés dans l’encours de la dette publique, ils sont évalués à fin juin 2024 à environ 360,8 milliards de Fcfa et enregistrent une hausse de 66,4% en glissement annuel, mais sont en diminution de 18,1% en glissement trimestriel.

Selon la note de conjoncture de la CAA publiée le 19 juillet dernier, le gouvernement camerounais a dépensé 189 milliards de Fcfa pour le règlement de la dette hors restes à payer durant le mois de juin 2024. Dans les détails, 93,5% du montant a été payé au titre du remboursement du principal et 6,5% pour le paiement des intérêts. Par ailleurs, le cumul du service réglé depuis le début de l’année 2024 s’élève à 741,6 milliards de Fcfa, soit 44,9% du service de 1 651,3 milliards de Fcfa prévus dans la loi de Finances révisée de 2024, hors remboursement des crédits TVA (taxe sur la valeur ajoutée, ndlr), dette flottante et restes à payer. Près de 82,5% dudit service est orienté au remboursement du principal et 17,5% destiné au paiement des intérêts. D’après la structure publique chargée de la gestion de la dette de l’Etat, ce service est consacré à 60,8% au service de la dette extérieure et 39,2% au règlement de la dette intérieure.

Le Stock De LA Dette iNtérieure PréoccuPe tout AutANt

Par ailleurs, lors de son passage devant les parlementaires pour défendre le projet de loi de Finances rectificative (LFR) de l’exercice en cours, le ministre des Finances a indiqué que l’apurement de la dette intérieure demeure la priorité du gouvernement au regard de la place importante qu’occupe les entreprises locales dans le financement de l’économie. A ce titre, ce dernier a engagé des concertations avec les partenaires au développement à l’effet de trouver des solutions appropriées. Il a par la suite, annoncé une levée de 467 milliards de Fcfa sur le marché bancaire extérieur pour la cause. Dans son exposé, il a fait savoir aux élus la volonté du gouvernement de poursuivre la réduction substantielle du stock des restes à payer au niveau du Trésor pour favoriser la bonne exécution du budget 2024, ainsi que la réduction des délais de paiement. C’est l’une des 6 raisons ayant poussé l’Etat à réajuster son budget initial à côté de la revalorisation des salaires des agents publics et la baisse des subventions aux produits pétroliers à la pompe entre autres.

Selon l’organisme public chargé de la dette, l’encours de la dette intérieure de l’administration centrale (hors restes à payer de plus de 3 mois) est évalué à 3 611 milliards de Fcfa, soit 12,0% du PIB. Il enregistre des hausses respectives de 3,0% par rapport au premier trimestre 2024 et de 12,0% par rapport à la même période de l’année précédente. Il est constitué de 54,5% de titres publics (BTA, OTA et OT), dont 25,4% de Bons de Trésors Assimilables et 74,6% des emprunts obligataires ; 23,1% de dette structurée, soit 543,9 milliards de Fcfa et 16% de dette consolidée Beac, soit 576,9 milliards de Fcfa ; ainsi que 1,4% de dette non structurée, soit 52,3 milliards de Fcfa, découlant 40,8% des indemnisations.

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