Selon le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), le système fiscal actuel doit être repensé en profondeur. En effet, la nouvelle centrale patronale unifiée déplore son caractère « confiscatoire » qui contribue à maintenir certains acteurs économiques dans l’informel. Or, elle milite pour une réduction significative de la part de l’informel dont l’accroissement exponentiel a pour corollaire, l’augmentation de la contrebande et le développement des pratiques anticoncurrentielles qui fragilisent et minent le secteur productif.
Elle plaide pour une imposition basée sur le bénéfice plutôt que sur le chiffre d’affaires. Malheureusement, les perspectives ne semblent guère reluisantes à la lecture de la loi de Finances 2024 qui a institué 120nouvelles mesures fiscales et parafiscales dont certaines ont un caractère « inquisitoire ». Face à cela, le chemin pour une fiscalité de développement tant souhaité apparaît comme un horizon fuyant. Mais, le patronat ne désespère pas pour autant. Il compte « bousculer les usages, les conventions et les habitudes auxquelles nous nous sommes fortement accommodés », dit-il. D’où l’appel sans cesse à une synergie des créateurs de richesses et d’emplois : «Il est heureux que nous admettions tous, que c’est en fédérant l’ensemble des forces du secteur productif, que nous serons à mesure d’impacter de manière efficace et décisive les orientations des politiques publiques, pour atteindre les objectifs déclinés dans les différents documents gouvernementaux de stratégie d’émergence économique », a lancé Célestin Tawamba, président du Gecam. L’autre bataille du Gecam au plan fiscal, c’est la facilitation de l’accès du contribuable au contentieux. Lui qui est toujours présumé « coupable et dont le montant du redressement fiscal est fixé d’avance avant même le début du contrôle dans l’optique de favoriser des arrangements peu orthodoxes », dénonce la centrale patronale unifiée.