«Faciliter le commerce intra-africain, catalyseur du développement durable en Afrique ». Tel était le thème de la Réunion annuelle des Gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), le Caucus africain 2024 qui a réuni du 1er au 03 août dernier, à Abuja au Nigeria, plusieurs personnalités africaines du monde économique. Cette rencontre placée sous le haut patronage du président de la République Fédérale du Nigeria, Bola Ahmed Adekunle Tinubu, visait de manière concrète à identifier les principaux défis auxquels l’Afrique est confrontée, ceci afin de parvenir à une intégration complète et à engager des dialogues stratégiques pour trouver des solutions durables.
A l’issue des échanges présidés par le ministre Fédéral des Finances et ministre coordonnateur de l’économie du Nigeria, Dr. Adebayo Olawale Edun, les gouverneurs ont identifié quatre priorités pour stimuler le commerce intra-africain. Il a ainsi été convenu : de renforcer l’écosystème de paiement panafricain ; améliorer l’accès à l’énergie, son caractère abordable et sa connectivité ; tirer parti des partenariats avec les banques multilatérales de développement (BMD) ; et enfin de réformer l’architecture financière mondiale. Par ailleurs, tout en notant que le contexte actuel est marqué par des tensions géopolitiques croissantes et des incertitudes macroéconomiques mondiales persistantes, les participants ont appelé le FMI et le Groupe de la Banque mondiale à veiller à ce que leur soutien aux pays membres continue d’être guidé par des principes d’équilibre et d’impartialité, et à être cohérent avec leurs propres politiques.
Présente à ces assises, la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) dont l’objectif principal est de «stimuler une expansion et une diversification cohérentes du commerce africain afin d’accroître rapidement la part de l’Afrique dans le commerce mondial», a prévu de doubler son financement du commerce intra-africain de 20 milliards de dollars US en 2021 à 40 milliards de dollars d’ici 2026.
Champion de la facilitation du commerce intra-africain depuis sa création en 1993, Afreximbank avait déjà engagé 1 milliard de dollars US pour soutenir le financement du Fonds d’ajustement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ainsi qu’une subvention de 10 millions de dollars US pour faciliter l’établissement et la mise en œuvre opérationnelle de ce fonds. Dans la même veine, plusieurs autres institutions financières multilatérales continentales en vue d’aider à combler les lacunes financières majeures en Afrique et de faciliter le commerce ont été créées. « Des privilèges et une capitalisation sont accordés à ces entreprises pour leur permettre de remplir leurs mandats. C’est pour renforcer leur efficacité que l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (Aamfi) a été lancée, en collaboration avec la CUA (Commission de l’Union africaine, Ndlr), en marge de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA à Addis-Abeba en février dernier », a précisé Haytham ElMaayergi, Vice-président exécutif d’Afreximbank, en charge de la Global Trade Bank.