La ville de Brazzaville, capitale de la République du Congo, a abrité le 12 août 2024, les travaux de la 11ème Conférence des ministres de l’Organisation pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (Odépa), l’ex Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (Codepa). Cette rencontre a permis d’examiner les différents axes de développement de l’artisanat en Afrique. Reconnu en effet comme un secteur créateur de richesse et d’emplois à même de contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes sur le continent, l’artisanat génère des revenus bénéficiant à des couches sociales très modestes et vulnérables (jeunes déscolarisés, chômeurs, femmes, ruraux, handicapés). D’après des données officielles, l’artisanat africain fournit 70% d’emplois et utilise 90% de la main d’œuvre des entreprises. Contribuant de ce fait ainsi de façon non négligeable à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et à la croissance économique de l’Afrique. D’ailleurs, dans plusieurs pays, comme le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun, la Côte d’ivoire ou encore le Sénégal, l’artisanat est le deuxième employeur après l’agriculture, avec des centaines de métiers concernés.
Compte tenu de ce potentiel, il devient fort opportun de trouver des moyens pour que l’artisanat africain soit plus visible dans des espaces d’expression pérenne, avec à la clé des débouchés pour les artisans, des formations, sans oublier la protection des œuvres et à la sécurité sociale. «L’artisanat africain est à la croisée des chemins, nous devons nous décider d’aller vigoureusement vers la redynamisation de cette activité, de cette importante institution et de placer l’artisanat au centre des politiques de développement et de diversification des économies africaines », a ainsi fait savoir Jacqueline Lydia Mikolo, nouvelle présidente de l’Odepa, par ailleurs ministre congolaise des Petites et moyennes entreprises et de l’artisanat.
Mais malheureusement, l’essor de l’artisanat en Afrique fait encore face à de nombreux obstacles. Sur le plan technique, l’un des principaux handicaps de la filière réside dans l’incapacité des acteurs à augmenter les volumes sans perdre en qualité. A côté, il y a l’éternel problème de manque de financements auquel sont confrontés les artisans. A cela s’ajoute le déficit de formation, le faible nombre de commandes, la logistique sans oublier la méconnaissance des techniques de base du commerce international. Résultat des courses, les niveaux d’investissement, de numérisation, et d’accès au financement et au marché demeurent très faibles. Aussi, la plupart des entreprises artisanales sont de petites tailles, ne disposant pas de moyens suffisants pour faire face aux différentes crises. Autant de freins auxquels devrait remédier les gouvernants pour u décollage effectif de l’artisanat.