A deux semaines du démarrage des classes prévu le 9 septembre, les parents d’élèves peaufinent leurs différentes stratégies.
a quelques jours du début des classes, les parents multiplient des stratégies pour mobiliser l’argent nécessaires à l’inscription de leurs progénitures et à l’achat des manuels scolaires, et bien d’autres. Au regard de la vie chère actuelle, beaucoup disent avoir perdu le sommeil. Dans ce contexte, les uns et les autres ont recours aux moyens dont ils disposent selon que l’on soit salarié ou dans l’informel.
L’aPPort Du CréDit SCoLaire
Si certains employés du public et certaines entreprises parapubliques et même de certaines filiales de grands groupes internationaux jouissent du privilège de recourir au crédit scolaire, tel n’est pas le cas pour beaucoup d’autres. Car, au-delà d’être client dans une banque ou un établissement de microfinance (EMF), beaucoup d’employés du secteur privé se buttent très souvent à la présentation d’une attestation de virement irrévocable (AVI), une des conditionnalités pour l’accès au crédit scolaire. Et pour cause, plusieurs patrons hésitent à délivrer ce précieux sésame donnant lieu de garanti à leurs employés. Pour se dédouaner, certains chefs d’entreprises évoquent une crise de confiance avec leur personnel, ajoutée aux tensions de trésorerie. Et même pour les employés du public, la tâche ne semble pas aussi aisée. En effet, certaines banques comme la Bicec exigent à l’emprunteur une AVI. C’est notamment le cas pour les personnels du ministère de l’Education de base (Minedub) et celui des Enseignements secondaires (Minesec). Une « discrimination » qui ne plaît pas à beaucoup. Dans certains cas, des structures prêteuses vont jusqu’à exiger une assurance décès emprunteur en fonction du montant du crédit octroyé. Le montant de ce prêt à court terme est fonction du salaire du demandeur. Dans certaines structures de crédit, il varie de 100.000 à plus de 10 millions de Fcfa, remboursables sur une durée de 3 mois au minimum à 11 mois au maximum avec des taux d’intérêts allant de 10 à 12%.
Le reCourS aux toNtiNeS PoPuLaireS
Pour la majorité de parents exclus des prêts bancaires, mobiliser les ressources nécessaires à la scolarité de leurs enfants s’apparente à une équation à plusieurs inconnus. Pour tirer leur épingle du jeu, d’aucuns ont recours à divers mécanismes : Cette revendeuse du marché Etoudi préfère miser sur ses tontines pour scolariser ses enfants. «C’est généralement grâce à mes cotisations dans diverses associations que je parviens à envoyer mes enfants au collège. C’est également ce qui me permet de me procurer de la marchandise dont le bénéfice me permet de m’occuper de mon mari et mes quatre enfants », explique-t-elle. Comme elle, beaucoup d’autres travailleurs de l’informel dépendent des tontines populaires encore appelées « Njangui » pour se réaliser. A côté, bon nombre de parents se sont inscrits dans de petites cotisations journalières auprès des agents itinérants de certains EMF. Le produit desdites cotisations leur permet très souvent de doper leur trésorerie. Malgré ces efforts, le compte n’est presque souvent jamais atteint. Raison pour laquelle, beaucoup se livrent de plus en plus aux jeux du hasard dans l’optique de décrocher un gain important devant résoudre leurs problèmes financiers. Cette vulnérabilité fait très souvent les bonnes affaires des compagnies spécialisées dans les jeux de hasard.
QueLQueS iNitiativeS Pour aiDer LeS PareNtS D’éLèveS
Fidèle à sa tradition, le ministère du Commerce (Mincommerce) en partenariat avec certaines entreprises dites « citoyennes », organisent des ventes promotionnelles dans m’optique de soulager les parents d’élèves. « En cette veille de rentrée scolaire, le ministère du Commerce prend cette initiative pour mettre à la disposition des parents, le matériel didactique, mais aussi et surtout toutes les denrées alimentaires. Ils sont vendus à des prix accessibles », indique-t-on. Bon nombre de parents se sont réjouis de cette opportunité et se sont véritablement procuré des cahiers, livres, denrées alimentaires, etc. Ici, il ne faut pas seulement présenter les cahiers aux visiteurs, il faut également présenter les livres, sacs, produits de première nécessité et d’autres denrées présentes.