Une série de consultations a été organisée les 21 et 22 août 2024 dans les services centraux de la Beac avec l’Apeccam et les banques entre autres.
On s’achemine vers une levée de la suspension des avoirs en déshérence dans les banques àla Caisse de dépôts et consignations (Cdec). C’est tout le sens de la série de consultations entamée le 21 août 2024 par Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) avec les acteurs clés du système financier camerounais. Dans ses services centraux à Yaoundé, il s’est tour à tour entretenu pendant deux jours avec l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), les associations des consommateurs des produits et services financiers, ainsi qu’avec les dirigeants des banques en activité dans le pays. « Ces rencontres qui font suite à celle du7 août avec la Caisse de dépôts et consignations du Cameroun (Cdec), avaient pour objectif d’échanger sur les modalités de transfert à la Cdec des avoirs en déshérence et autres fonds similaires détenus par les établissements de crédit », précise le communiqué de presse signé par le gouverneur de la Beac le 22 août et publié le 2 septembre dernier à cet effet.
LeS eNJeUx
Le document susmentionné souligne «l’importance d’un dialogue constructif et transparent pour mettre en place un cadre réglementaire clair et sécurisé, garantissant la transparence, la traçabilité et la protection des intérêts, tout en préservant la stabilité du système financier ». Par ailleurs, la Beac de par sa qualité de régulateur, « réaffirme son engagement à accompagner la Cdec dans sa nouvelle mission et à favoriser une collaboration étroite entre tous les acteurs concernés », indique-t-elle. Raison pour laquelle un groupe de travail va être constitué afin «d’élaborer une solution consensuelle qui permettra une mise en œuvre efficace des transferts », a lancé le gouverneur de la Beac.
Regroupant l’ensemble des parties prenantes à savoir la banque centrale, la Cobac, la Cdec et l’Apeccam entre autres, il aura pour « mission d’identifier les pistes de convergence et de formuler des recommandations concrètes pour lever les obstacles et renforcer la confiance des acteurs de la place financière », écrivait le président de la Cobac dans un communiqué du 9 août dernier.
Une initiative très appréciée par Richard Evina Obam, le directeur général de la Cdec à en croire le document sus évoqué. « Le directeur général de la Cdec a réaffirmé l’engagement de son institution à collaborer étroitement avec les autres parties prenantes pour parvenir à un consensus », peut-on lire.
Voilà un geste susceptible de pousser les uns et les autres à accorder leurs violons dont des sons discordants ont plutôt créé de l’incertitude sur les acteurs du secteur financier sous régional ces derniers temps.
LeS mISSIONS De LA CDeC
En guise de rappel, la Cdec est régie par la loi du 14 avril 2008 sur les dépôts et consignations, laquelle loi a été suivie en 2011 du décret présidentiel régissant les types de dépôts et consignations. Plus tard, c’est-à-dire le 1er décembre 2023, un décret du Premier ministre, chef du gouvernement fixe les modalités de transfert des fonds dévolus à la Cdec après l’opérationnalisation de cette structure en janvier 2023. Elle est habilitée à recevoir, conserver et agréer les avoirs publics ou privés en déshérence. Elle peut également concourir au développement économique du pays, par l’intermédiaire des structures spécialisées selon les priorités du gouvernement. En d’autres termes, les fonds recueillis par la Cdec peuvent être utilisés par le gouvernement pour financer les grands projets, soutenir l’économie dans le strict respect d’une gestion financière rigoureuse. Aussi, les fonds transférés à la Cdec pourraient être investis dans des filières moins prisées par les banques.