Yvon Sana Bangui, son gouverneur l’a indiqué le 23 septembre 2024 à Yaoundé au cours d’une conférence de presse au terme de la troisième session ordinaire de son Comité de politique monétaire de l’année en cours.
Face aux fortes pressions et sollicitations actuellement observées sur les réserves de change de la Cemac, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) via son gouverneur, mise sur l’implémentation de la politique de l’import-substitution pour booster ses exportations et consolider son niveau de réserves de change. Par conséquent, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) va accompagner les porteurs de projets s’alignant sur la politique de l’import-substitution avec l’appui de la banque centrale. L’annonce a été faite par son gouverneur, Yvon Sana Bangui, le 23 septembre dernier à Yaoundé au cours d’une conférence de presse au terme de la troisième session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Beac de l’année en cours. Par cette initiative, l’institution d’émission sous régionale dit vouloir accroître le niveau des réserves de change. Ce qui passe nécessairement par l’accroissement des exportations au détriment des importations. C’est d’ailleurs, l’une des principales recommandations du Programme de réformes économiques et financières de cet espace communautaire (Pref-Cemac). Le principal défi est de susciter une adhésion populaire à la stratégie d’import-substitution dont dispose la Cemac et qui s’exécute aujourd’hui. Cette dernière permettra d’améliorer au moyen de l’augmentation de la production, le niveau des réserves de change de la Cemac. L’objectif final étant la stabilité financière de cet espace communautaire.
Un AxE DE LA noUvELLE coLLABorAtion EntrE LA BEAc Et LA BDEAc
L’initiative intervient au lendemain de la séance de travail du 11 septembre 2024 entre le gouverneur de la Beac et Dieudonné Evou Mekou, le président de la Bdeac à Yaoundé. Au-delà du renforcement du partenariat entre les deux institutions financières sous régionales, ladite rencontre visait aussi à explorer les nouveaux financements de la Banque centrale en faveur des projets de développement en Cemac. Les deux institutions ont convenu de travailler ensemble pour promouvoir une croissance économique inclusive et durable dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), en finançant des projets d’investissement à fort impact social et environnemental. En tant qu’actionnaire majoritaire de la Bdeac détenant 33% de son capital, la Beac joue un rôle central dans le soutien à son action.
LES pErSpEctivES MAcroéconoMiqUES DE LA cEMAc
En effet, les perspectives macroéconomiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) seraient marquées par une diminution des ré- serves de change de 5% qui se situeraient à 6539 milliards de Fcfa fin 2024. Cette diminution correspondrait à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 69,2%, contre 74,8% en décembre 2023 et des réserves en mois d’importations de biens et services de 4,5 mois contre 4,8 mois en 2023. En outre, la banque centrale projette une croissance de 2,9% en 2024 contre 2,2% en 2023 suite à une bonne tenue des activités non pétrolières (3,5% en 2024, contre 2,9% en 2023). Par ailleurs, il est également projeté un recul progressif des tensions inflationnistes à 4,2% en moyenne annuelle contre 5,6% en 2023. A cela s’ajoute une situation des finances publiques fragile avec un solde budgétaire, base engagements hors dons déficitaire à -0,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 après -0,9% un an plus tôt. La Beac prévoit aussi une augmentation de l’excédent du compte courant, dons officiels compris de 3,7% du PIB cette année après 2,1% l’année dernière, ainsi qu’un accroissement de la masse monétaire de 13,6% contre 9,1% en 2023.