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POLITIQUE : Des opposants à l’ancien régime aux commandes

Trois jours après sa prestation de serment, le président Brice Clotaire Oligui Nguema, a nommé le 7 septembre 2023 l’opposant Raymond Ndong Sima Premier ministre (PM). L’économiste de 68 ans retrouvait ainsi un poste qu’il avait déjà occupé sous Ali Bongo entre février 2012 et janvier 2014. Il s’agissait alors de l’aboutissement des multiples concertations engagées par le nouvel homme fort du Gabon au lendemain de sa prise de pouvoir. Le nouveau PM a été invité à traduire la Feuille de route du Comité pour la transition et la restauration des institutions (Ctri) en actions et projets concrets permettant de satisfaire, dans les meilleurs délais, aux besoins primaires des populations gabonaises et d’instaurer un fonctionnement optimal des institutions.

Le Contrôle général d’Etat a créé au Gabon le 19 septembre 2023. C’était au cours d’un Conseil des ministres présidé par le président Oligui Nguema. Cette nouvelle instance vise la mise en place d’une nouvelle autorité administrative indépendante pré- sentant des garanties d’efficacité et de neutralité dans l’accomplissement des missions de contrôle, d’audit, d’évaluation et de conseil des services de l’Etat et des collectivités locales.

C’est l’ancien vice-Premier ministre chargé de la Justice Séraphin Moundounga qui a été choisi le 12 octobre 2023 par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour présider aux destinées au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il s’agit d’un organe consultatif dont la principale mission est de conseiller les pouvoirs publics en matière économique, sociale et environnementale tout en participant à l’évaluation des politiques publiques. A noter que les avis et décisions du Cese ne sont pas exécutoires d’où son faible impact sur la vie de la Nation.

Le 13 novembre 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (Ctri) a dévoilé le chronogramme officiel de la transition politique au Gabon dans un communiqué lu par son porte-parole, le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. L’on apprendra ainsi que la transition démarrée le 30 août avec le coup d’Etat qui a propulsé le général Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du pays, va s’achever en août 2025 avec l’organisation de l’élection présidentielle, soit une durée de deux ans.

Le 31 décembre 2023, le président Oligui Nguema s’est sacrifié pour la toute première fois au traditionnel rituel du discours de vœux adressé chaque fin d’année par à la Nation par le chef de l’Etat. A cette occasion, le successeur d’Ali Bongo fera savoir qu’en 2024, il va accorder la priorité à la création d’emplois, avec des ambitions également nourries en matière de développement de l’habitat et des infrastructures, la hausse des recettes budgétaires, la poursuite de l’amélioration de la qualité des prestations et la modernisation du fonctionnement des organismes de sécurité sociale, la promotion des droits humains entre autres.

Quatre mois après la formation de son tout premier gouvernement, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a procédé le 17 janvier à un premier remaniement ministériel qui a fait passer l’équipe de 26 à 31 membres. Si Raymond Ndong Sima a été maintenu au poste de Premier ministre, le principal fait marquant aura été la nomination de l’opposant Alexandre Barro Chambrier au poste de Vice Premier ministre, ministre en charge du Plan et de la Prospective.

Le gouvernement gabonais réuni en Conseil des ministres le 22 janvier, a approuvé la création du Commissariat général au plan. La nouvelle entité a pour mission outre la planification, l’étude, l’évaluation et le lancement des projets de développement ainsi que la préparation et le suivi du budget de développement.

Le Ctri a annoncé le 7 mai la mise en place d’un Comité constitutionnel national. Coordonnée par Murielle Minkoué Mintsa, alors ministre de la Restauration des institutions, nouvelle entité composée de 23 membres est désormais en charge de l’élaboration d’une nouvelle constitution au Gabon. D’après les résolutions de ce dialogue, la nouvelle constitution devrait consacrer l’intangibilité du principe de la séparation des pouvoirs, ainsi que l’interdiction de réviser le nombre et la durée du mandat du président de la République.

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