Catalyser les ressources afin de stimuler l’entrepreneuriat jeune en Afrique. Tel est le but de la lettre d’intention signée la semaine dernière à Abidjan en Côte d’Ivoire entre la Banque africaine de développement (BAD) à travers son président Akinwumi Adesina, et l’Agence française de développement (AFD) représentée par son directeur général, Rémy Rioux. «Cette coopération témoigne de notre engagement en faveur de la création d’emplois sur le continent africain. Nous mettrons notre capital-risque au service de la jeunesse. Le plus grand risque est de ne pas investir dans la jeunesse. L’avenir de l’Afrique se trouve sur le continent», a laissé entendre Akinwumi Adesina.
Il faut reconnaitre que ce désir d’engagement de la part de la BAD et de l’AFD en faveur des jeunes entrepreneurs africains, sera d’un grand apport pour le continent. Surtout que l’entrepreneuriat considéré comme un moteur crucial du développement économique, de la lutte contre le chômage et de la réduction des inégalités, représente un support viable pour la croissance via les innovations sur le marché (conception de produits ou de services nouveaux, élaboration de processus ou de moyens nouveaux qui utilisent les facteurs de production avec davantage d’efficience, mise en œuvre de technologies conçues par d’autres mais qui ne sont pas encore introduites sur le marché local).
Sauf que les entrepreneurs africains sont encore confrontés à de nombreux obstacles qui entravent leurs activités. Le plus important frein étant le déficit de financement des Petites et moyennes entreprises (PME) qui s’élève en Afrique à 331 milliards de dollars. Ce qui fait que la moitié de ces entreprises n’ont pas accès au crédit dont elles ont besoin pour assurer leur développement et leur viabilité.
Ainsi, pour remédier aux différents à ces obstacles, la BAD à travers son initiative dénommée Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes et l’AFD avec son programme Choose Africa 2, entendent collaborer étroitement pour renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux. En effet, si la première initiative fournit un écosystème et des services entrepreneuriaux, promouvant une croissance économique inclusive, impulsée par le secteur privé, et créant des opportunités pour les jeunes entrepreneurs du continent, la deuxième offre pour sa part un dialogue sur les politiques publiques, en soutenant les gouvernements dans la création d’un écosystème propice au développement de l’entrepreneuriat, et en répondant aux besoins d’appui technique et financier des entrepreneurs. « Il est impératif de mettre l’accent sur le bien-être économique de la jeunesse africaine afin d’éviter les pièges de la migration économique. Chaque année, vingt millions de jeunes, soit l’équivalent de la population du Sénégal, rejoignent les rangs de la population active en Afrique», a martelé à cet effet le directeur général de l’AFD.