En réponse aux observations formulées par ces acteurs de la finance, le régulateur bancaire de la sous-région a promis d’être davantage à l’écoute.
La ville de Douala a abrité du 11 au 12 novembre 2024, une concertation entre la Commission bancaire des Etats de l’Afrique (Cobac) et les Etablissements de microfinance (EMF) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cette rencontre a donné l’occasion aux cadres et responsables de ces structures financières, d’exprimer leurs difficultés et de partager leurs suggestions sur la bonne marche du secteur de la microfinance dans la sous-région.
« Sur le terrain, il s’est avéré que certains textes ne s’adaptent pas. Il n’était pas évident de les mettre en œuvre. Du coup, c’est normal, il faut de temps en temps revoir les textes. La Cobac a pensé qu’il était intéressant d’apporter des innovations, c’est pour cela que le travail de l’équipe du secrétariat technique a été fait. Mais il était normal de revenir vers ceux qui vont l’implémenter pour recueillir leur avis, c’est une bonne démarche que nous apprécions », a indiqué Ally Ibrahim, Président du conseil d’administration (PCA) de l’union des Mutuelles financières de développement (Mufid Union). Cet organe faîtier coordonne les activités des structures membres afin de créer entre elles, la synergie nécessaire à la pleine réussite des idéaux et objectifs de l’Union. Mufid a obtenu son arrêté d’agrément signé par le Ministre des Finances du Cameroun le 22 avril 2020, sous le n° 00000 296/MINFI, et ceci après avis conforme de la Cobac.
La réglementation Cobac 2017 a apporté de nombreux changements dans le secteur de la microfinance. Plus de six ans après sa mise en œuvre, les EMF ont toujours du mal à appliquer tous les textes de cette réglementation. « Il était utile pour nous d’échanger avec la Cobac à propos de cette réglementation, je dois dire que la rencontre s’est plutôt bien passée et nous espérons de leur côté, que les suggestions formulées au cours de ces deux jours, seront également pris en compte », espère pour sa part le directeur général adjoint de CEC Cameroun un autre EMF.
Pour la plupart des établissements financiers présents à cette rencontre, la concertation était utile dans la mesure où le secteur de la microfinance est en proie à quelques difficultés. « Et après cette rencontre, nous allons également nous concentrer sur certains points utiles afin de faire avancer notre entreprise et ceci dans le respect de la réglementation », indique un autre représentant d’EMF présent à cette rencontre.
Sur la réforme du système de reporting des EMF dénommé sésame 4.0, les EMF disent éprouver du mal avec l’alignement de certains systèmes d’informations aux nouvelles exigences. La plupart a demandé des formations sur le nouveau système de reporting. En réponse, la Cobac a promis un accompagnement pour la bonne implémentation de cet outil. « La mission de la Cobac, en sa qualité d’autorité de contrôle prudentiel, est entre autres de soutenir et de superviser ce secteur crucial de la microfinance, qui joue un rôle essentiel dans l’inclusion financière et le développement économique de nos pays… », a rappelé Marcel Ondélé, son Secrétaire général. Et ce dernier de poursuivre : « Nous sommes ici pour vous soutenir dans vos efforts pour renforcer le secteur de la microfinance et pour construire une relation de confiance avec les millions de clients que vous servez. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la microfinance soit une force positive pour l’inclusion, la stabilité financière et le développement économique des Etats de la Cemac…