C’est l’une des résolutions issues de la réunion interministérielle de l’opérationnalisation de cette entité qui s’est achevée le 21 novembre 2024 à Yaoundé.
La libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac pourrait devenir une réalité en 2025. Du moins si l’on s’en tient aux conclusions des travaux de la mission circulaire présidée par Seli Mbogo Ngabo, commissaire Cemac en charge du Département du marché commun, en présence du directeur de l’Intégration régionale au Minepat, Dorothy Bekolo et du secrétaire permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (Ccpac), Esaie Eyi Ovono Mezui. « Les échanges que nous avons eu avec ces ministères dont la commission à l’habitude de travailler, nous ont permis de nous rassurer des très bonnes dispositions. Nous ne doutons pas d’ailleurs sur les facilités qui pourraient être accordées ici au Cameroun pour l’opérationnalisation de la brigade mixte d’ici, on l’espère la fin du premier semestre 2025 », a déclaré Seli Mbogo Ngabo au terme des travaux. La mission du Cameroun intervenait après celles effectuées en Centrafrique, au Congo, au Tchad, au Gabon et en Guinée Equatoriale.
La Brigade mixte, comme l’a précisé le commissaire en charge du Département du marché commun, sera composée d’agents de police, de gendarmes et d’autres corps d’État impliqués dans la sécurité aux frontières. Instituée par le Règlement du 10 novembre 2022, elle a pour objectif principal de lutter contre les obstacles qui entravent la libre circulation sur les corridors de la Cemac. Avec la mise en œuvre de cette initiative, les difficultés rencontrées devraient s’atténuer, facilitant ainsi les échanges et renforçant les liens économiques entre les pays membres. Si les autorités communautaires planchent déjà sur le statut juridique du personnel de cette nouvelle entité et son mode d’intervention, la question se pose sur le financement de l’opération et l’équipement des équipes. Le projet de création de la brigade mixte prévoit, la dotation des éléments en équipements modernes composés des scanners, détecteurs de métaux, etc., y compris la construction des corridors d’intégration de la zone Cemac.
Le processus d’intégration au sein de l’espace communautaire est plombé depuis des années par la difficulté d’appliquer les textes relatifs à la libre circulation des biens et des personnes. Pour preuve, les échanges intra-communautaires dans la Cemac ont un taux qui oscille péniblement entre 3 et 5, tandis que dans les autres communautés économiques régionales d’Afrique, le taux de commerce intracommunautaire est souvent bien au-dessus des 20%. « A l’origine de cette situation déplorable, mais pas que, de nombreuses pratiques qu’il est convenu d’appeler anormales, dont un nombre excessivement élevé de barrières routières, de barrières non tarifaires et d’abus divers dont sont victimes les citoyens communautaires sur les différents axes routiers reliant nos États », déplore encore Seli Mbogo Ngabo.