Elles ont été formulées au cours de la Semaine internationale de l’investisseur de la Cemac 2024 qui s’est achevée le 22 novembre dernier à l’Enam à Yaoundé.
C’est par la remise des prix à certains étudiants, le 22 novembre 2024 au grand amphithéâtre de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé, que s’est achevée la Semaine internationale de l’investisseur de la Cemac (Siic) au Cameroun.
Pendant une semaine, les étudiants des universités et grandes écoles ont été édifiés sur les activités du marché financier, tout en étant associé aux débats sur l’apport des technologies digitales et des fintech à son développement. Sur ce volet, plusieurs attentes ont été formulées par les différents intervenants dudit marché. « Nous attendons beaucoup de la fintech. Elle nous permettra d’être présents dans tous les six Etats de la Cemac tout en étant à Douala. Ça nous permettra de gagner en célérité et de couverture. Donc, Kori attend beaucoup ce d’autant plus qu’étant une société de gestion d’OPC, nous allons mettre d’ici 2025 sur le marché des fonds communs de placements (FCP). Pour leur distribution, nous avons besoin des solutions fintechs pour toucher une multitude d’agents qui pourront faire des dépôts et des retraits parce qu’ayant pas d’un réseau d’agences », a indiqué Ange Thierry Ndoumba, directeur commercial à Kori Asset Management. A Société Générale Capital Asset Management Central Africa, on est forcément obligés de réfléchir à cette nouvelle tendance : « Nous sommes en train de réfléchir sur des moyens d’intégrer ces technologies dans nos activités de gestion d’actifs notamment. Mais, étant filiale d’un groupe bancaire international, nous sommes amenés, plus que beaucoup d’autres acteurs indépendants, à concilier cela avec les exigences de sécurité, de conformité et de confidentialité extrême d’une activité aussi régulée que celle de la banque », a déclaré Samuel Roger Mbassa Bwindi, directeur général de cette entreprise.
Digi Capital entend s’arrimer aux nouvelles technologies afin de répondre aux besoins de ses clients de la meilleure des façons. « Parlant des fintechs, elles ont cet avantage qu’elles facilitent toutes les activités financières et particulièrement celles liées à l’épargne. Elles favorisent l’accès aux produits du marché financier. Étant un marché jeune, elles nous donnent la possibilité de pouvoir toucher un public plus large. Nos attentes vis-à-vis d’elles sont multiples », explique Yannick Belias, responsable Marketing et produit à Digi Capital Asset Management SA.
L’expérience réussie d’EDC Asset Management avec la Fintech
Bénéficiant de l’expertise d’une fintech depuis le mois de juin 2024, Ecobank Development Corporation (EDC) Asset Management a vu le chiffre de ses clients s’accroître selon Priscille Noëlle Kouo Ngamby, son directeur général. « Je pense qu’on a pu avoir en plus de 600 investisseurs additionnels en cinq mois. Ce n’est pas mal. On se rend compte que ce sont des investisseurs de tous bords ; c’est-à-dire des grands investisseurs, petits épargnants, tout le monde utilise le mobile money. Cela nous fait beaucoup de bien et nous rassure quant à cette initiative que nous avons prise », se félicite-telle.
Au regard des résultats obtenus jusqu’ici, le digital a véritablement pénétré le marché. Un avantage qu’entend tirer profit l’entreprise. « On a également en projet de mettre en place une application mobile via laquelle les personnes seront désormais à mesure de souscrire à nos fonds communs de placements (FCP) en ligne. Le projet est en demande d’autorisation auprès de la Cosumaf. Une fois que nous aurons les autorisations nécessaires, nous pourrons lancer officiellement les applications », annonce-telle.
Au niveau de la capitalisation boursière, à défaut de l’augmentation du nombre de sociétés cotées, les technologies digitales et les fintechs peuvent le booster en animant le marché de sorte que les valeurs déjà cotées connaissent une hausse de leurs coûts. Pour ce faire, il va falloir augmenter la demande en investisseurs en suscitant de l’engouement pour les marchés financiers. Pour les experts financiers, la finance digitale pourrait jouer le rôle de facilitateur et d’accélérateur. « Avec la finance digitale, on a facilement accès au marché financier à moindre coût », explique la présidente de l’Association des sociétés de gestion de portefeuilles de l’Afrique centrale (Asgpac).
