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La révolution qui vient de la Banque centrale chinoise

En légalisant le yuan numérique qui dévient la crypto monnaie officielle de la Chine, elle lance un signal fort aux autres.

La banque centrale chinoise vient de proposer un cadre réglementaire pour son Yuan numérique. Ce qui fait de cette monnaie électronique, la crypto monnaie officielle de ce géant d’Asie. Selon Mu Changchun, directeur de l’Institut de recherche sur la monnaie numérique de la banque centrale chinoise depuis septembre 2020, la crypto monnaie qu’entend légaliser le pays présente les mêmes caractéristiques qu’une monnaie physique. Concrètement, cela signifie qu’un paiement par crypto monnaie ne peut pas être refusé dans les différentes transactions commerciales. Selon la banque centrale chinoise, aucun intérêt n’est prévu pour la crypto monnaie stockée dans les portefeuilles électroniques des consommateurs, et sa valeur à celle du « Renminbi », la devise chinoise. La différence entre cette crypto monnaie et les autres formes proposées par le secteur privé, a trait au fait qu’elle appartient aux « stables coins », crypto monnaie dont la valeur est stable. En plus, celle-ci constitue un passif pour la banque centrale chinoise, apprend-on.

Un instrument encore illégal dans bon nombre de pays

Les pénuries des pièces d’argent et même de petites coupures de billets de banque observées régulièrement dans des transactions commerciales, ont entrainé la survenue de nouveaux modes de paiement. Il y a par exemple, le paiement par cartes bancaires ou de crédit, ou par « mobile money ». C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de mettre sur pied une nouvelle forme de monnaie électronique dénommée « Bitcoin ». Si les autres formes sont légales, le bitcoin par contre, ne l’est pas dans la plupart des pays à travers la planète y compris dans la zone franc. Pire, cette forme de monnaie électronique est même considérée comme une espèce de « Jambo », entendez par là, jeu de hasard ou encore loterie au Cameroun. Des voies se sont élevées pour demander à l’Etat ou les banques centrales de jouer le rôle de régulateur de cette monnaie d’un autre genre. La Chine à travers sa banque centrale, a décidé d’aller plus loin en jouant un rôle actif dans la promotion de celle-ci à travers le projet « Digital Currency Electronic payment » (Dcep). Ce projet a été porté à la fois par la banque centrale et la banque populaire de Chine.

Directeur général du cabinet Actif Finance Internationale, le Camerounais, Martin Eyebe Soppo voit en la crypto monnaie, « un instrument de croissance des ménages qui apparaît comme un produit secondaire, un système de paiement électronique de pair à pair qui est un modèle de réseau informatique proche du modèle client-serveur où chaque client est également un serveur. C’est une manière d’éviter les doubles dépenses », explique-t-il. Malheureusement, ce modèle est encore illégal dans la zone Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale). Pourtant, il pourrait selon certains experts, participer à la dématérialisation des instruments monétaire dans le cadre de la banque virtuelle pour stimuler la croissance. Car, « le terme crypto monnaie désigne à la fois, une monnaie virtuelle et le système de paiement de pair à pair qui l’accompagne à savoir, la parité, l’égalité sans tiers de confiance comme les banques. Il s’agit de monnaies virtuelles sans supports physiques, non régulées par un organe central et dont la valeur n’est pas indexée à une devise légale ou une matière première », explique l’expert financier.

Une niche de croissance

Selon des économistes, l’effondrement de l’activité économique induit par la pandémie a mis les banques centrales sous pression. Celles-ci sont contraintes de baisser davantage les taux et assouplir leurs politiques monétaires pour obtenir de la valeur, de la croissance. « On a l’impression qu’il y a une crise de confiance et que la politique monétaire actuelle ne sert qu’à faire monter la bourse. La Banque Centrale de Chine continue sur la lancée de sa crypto monnaie, en inquiétant le Fonds monétaire international (FMI) et la Réserve fédérale américaine qui ne le voient pas cela d’un bon oeil. En torpillant ce Bitcoin, et démontrant par ce fait, l’accentuation de la guerre économique », argue le directeur d’Actif finance international. Selon lui, l’exemple de la Chine devrait permettre aux pays de la zone franc et plus particulièrement le Cameroun, « d’envisager des crypto devises grâce aux compte d’opérations. Ceci dans la mesure où la Banque Centrale européenne (BCE) à laquelle nous sommes liés par rapport à l’euro, et qui veut lui donner une dénomination physique à travers le Bitcoin », suggère-t-il.

Le fait que ce soit la Chine qui lance la course traduit l’inquiétude des autorités chinoises quant à l’émergence de crypto-monnaies incontrôlées qui pourraient menacer la monnaie légale chinoise selon l’économiste français Eric Chaney, cité par un site économique. « Les autorités chinoises redoutent aussi que Libra ne devienne le concurrent mondial de toutes les devises souveraines, excepté le dollar américain, à l’époque censé couvrir 50 % de ses actifs sous-jacents », explique-t-il. Selon lui, « les cryptomonnaies et les tokens, ces actifs numériques émis et échangeables sur diverses technologies de la blockchain, avaient plongé les banques centrales et les régulateurs dans un certain scepticisme, ces derniers se demandant si ces innovations financières devaient être considérées comme des pseudo-monnaies, des matières premières ou des actifs financiers. Le projet Libra, lui, a en revanche déclenché une réaction spontanée de la part des responsables politiques, des banques centrales et des organes élus comme le Congrès américain. Le G7 a commandé un rapport sur les stablecoins globaux », poursuit-il.

REACTIONS

Martin Eyebe Soppo, directeur général d’Actif Finance Internationale
« La crypto monnaie est un instrument de croissance des ménages »

A notre avis la crypto monnaie est un instrument de croissance des ménages qui m’apparaît comme un produit secondaire, un système de paiement électronique de pair à pair, qui est un modèle de réseau informatique proche du modèle client-serveur mais où chaque client est aussi un serveur. C’est une manière d’éviter les doubles dépenses. Des structures solides telles que la SNH, la Csph, ….. ou la Cnps, peuvent bien émettre ces valeurs, qui participent de la dématérialisation des instruments monétaire dans le cadre de la banque virtuelle, pour stimuler la croissance. Parce que le terme crypto monnaie désigne à la fois une monnaie virtuelle et le système de paiement de pair à pair qui l’accompagne, à savoir, à parité, égalité, sans tiers de confiance comme les banques. Il s’agit de monnaies virtuelles sans supports physiques, non régulées par un organe central et dont la valeur n’est pas indexée à une devise légale ou une matière première.

Pourtant, il semblerait que l’effondrement de l’activité économique induit par la pandémie, a mis les banques centrales sous pression pour baisser davantage les taux et assouplir leurs politiques monétaires, pour obtenir de la valeur, de la croissance. On a l’impression qu’il y a une crise de confiance et que la politique monétaire actuelle ne sert qu’à faire monter la bourse. La Banque Centrale de Chine continue sur la lancée de sa crypto monnaie, en inquiétant le FMI et la Réserve fédérale américaine qui ne voient pas cela d’un bon oeil. En torpillant ce Bitcoin et démontrant par ce fait, l’accentuation de la guerre économique. Tel qu’on le soulignait dans d’autres cieux notre « compte d’opérations » pourrait peut être nous permettre d’envisager des crypto-devises, dans la mesure où la BCE, Banque Centrale européenne à laquelle nous sommes liés par rapport à l’euro, et qui veut lui donner une dénomination physique à travers le « Bitcoin ».

Éric Chaney, conseiller économique à l’Institut Montaigne
« Les crypto monnaies et les token ont rendu les banques centrales sceptiques »

Les cryptomonnaies et les tokens, ces actifs numériques émis et échangeables sur diverses technologies de la blockchain, avaient plongé les banques centrales et les régulateurs dans un certain scepticisme, ces derniers se demandant si ces innovations financières devaient être considérées comme des pseudo-monnaies, des matières premières ou des actifs financiers. Le projet Libra, lui, a en revanche déclenché une réaction spontanée de la part des responsables politiques, des banques centrales et des organes élus comme le Congrès américain. Le G7 a commandé un rapport sur les « stablecoins globaux » (expression permettant de désigner, sans le nommer, le projet Libra) à un comité présidé par Benoît Coeuré, alors membre du directoire de la BCE, et qui dirigera dès 2020 le hub « innovation » de la Banque des Règlements Internationaux. Rendu public en octobre 2019, le rapport ne ferme pas la porte à l’idée de stablecoins globaux, mais place la barre très haute en matière de réglementation. En ce qui concerne les stablecoins classiques (mono-monnaies), le rapport énumère neuf sujets de préoccupation, de la gouvernance au blanchiment d’argent, en passant par l’intégrité du marché, la confidentialité des données ou la conformité fiscale. Et pour les stablecoins globaux (multidevises), il mentionne quatre zones à risques supplémentaires, dont la politique monétaire et la stabilité financière – rien que ça !

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