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Selon une récente communication faite par le gouvernement de Khartoum, plusieurs sites du pays ont subi des frappes menées par les rebelles des Forces de soutien rapide à l’aide de drones stratégiques équipés de missiles guidés, qui auraient été fournis par les Emirats arabes unis et lancés depuis l’aéroport de N’Djamena au Tchad.
Le conflit armé qui oppose depuis plusieurs mois, les Forces armées soudanaises (SAF) avec à leur tête le président du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah al-Burhan, actuellement au pouvoir, et les rebelles des Forces de soutien rapide (RSF) amenés par le général Mohammed Hamdan Daglo, n’est pas prêt de s’arrêter. Et pour cause, malgré de nombreux assauts des SAF, les milices des RSF continuent de résister, bénéficiant notamment selon la partie adverse, des soutiens extérieurs de certains Etats dont le Tchad et les Emirats arabes unis (EAU).
Des attaques de drones contre plusieurs sites critiques
En effet, selon une récente communication faite par les autorités soudanaises, le pays a été témoin d’attaques contre plusieurs sites critiques à l’aide de drones stratégiques équipés de missiles guidés. C’est tout d’abord l’aéroport militaire de la zone militaire de Wadi Sidna, près de la capitale, qui a été la cible dans la nuit du 24 novembre des missiles guidés lancés depuis des drones. Deux jours plus tard, d’autres sites ont été ciblés à l’aide des mêmes drones.
C’est ainsi qu’après investigations, le Service de renseignement général du Soudan a déterminé les types de drones utilisés, leur pays d’origine, les entreprises de fabrication et leurs spécifications techniques. Il a également pu déterminer l’entité qui a acheté ces appareils et les ports par lesquels ils ont été expédiés. Le briefing du rapport fait donc état de l’utilisation des drones des émiratis par les milices rebelles soudanaises. D’autres preuves matérielles montrent notamment des images des restes de missiles collectées sur les sites ciblés, indiquant les numéros de série. Mais aussi des images satellites illustrant le mouvement desdits drones depuis l’aéroport de N’Djamena, capitale du Tchad. « Cela marque un changement significatif dans la trajectoire des actions hostiles contre le Soudan, soutenues par des nations étrangères », indiquent le document produit à cet effet.
D’ailleurs, précisent le pouvoir soudanais, la milice a commencé à utiliser ces drones acquis en 2015 par les Emirats arabes unis grâce à un contrat avec les sociétés Yugoimport Sdpr de Serbie et UAE Advanced depuis les premiers jours de la guerre. « Ces drones sont directement expédiés du Emirats arabes unis vers l’aéroport « Um Jars » au Tchad puis livré aux rebelles. Des experts des Émirats arabes unis ont supervisé la formation d’un grand nombre d’opérateurs aux Émirats arabes unis et d’autres endroits dans les États de Khartoum et Darfour. Les Émirats arabes unis continuent de fournir les milices rebelles avec ces drones de manière constante jusqu’à ce jour. En 2021, les Émirats arabes unis ont fourni ce drone à certains voisins pays et a également déployé le même drone pour intensifier conflits au Yémen et en Libye », peut-on encore lire dans la communication faite par les autorités soudanaises.
Le Tchad se défend
Face aux accusations de soutien aux FSR et bien d’autres révélant l’implication du Tchad dans ce conflit, notamment la confirmation que les drones stratégiques ciblant Wadi, la base de Sidna, ont été lancés depuis leurs aéroports, le gouvernement tchadien à travers son ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, avait fait une sortie le 8 novembre dernier pour récuser ces charges. « Le Tchad rejette fermement ces allégations mensongères et rappelle avec force qu’il a toujours œuvré pour la paix au Soudan », avait alors laissé le chef de la diplomatie tchadienne.
Les sites de lancement neutralisés par les SAF
Malgré tout, les SAF ont réussi à neutraliser et à frapper tous les sites de lancement utilisés par les milices rebelles pour exécuter leurs attaques contre les villes et les lieux sûrs. Ce qui leur a permis de faire face avec succès à toutes les attaques de drones. « Ces drones n’ont pas réussi à obtenir de résultats sur le terrain pour l’ennemi, tuant un grand nombre de civils non armés », révèlent encore les autorités soudanaises.
En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé en septembre dernier, un bilan d’au moins 20.000 morts depuis le début du conflit au Soudan, tandis que certaines estimations vont jusqu’à 150.000 victimes, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. A côté, plus de 10 millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger, soit un Soudanais sur cinq.