Un atelier de renforcement de capacités est prévu le 17 décembre prochain au siège du Cncc à Douala.

« Comment débloquer l’accès au financement en vue d’exporter ? ». Tel est le thème de l’atelier de renforcement des capacités adressé aux opérateurs économiques, aux femmes entrepreneures et aux Petites et moyennes entreprises (PME) prévu le 17 décembre prochain à Douala. Organisée par le Conseil national des chargeurs du Cameroun (Cncc) en partenariat avec Ecobank et CCA-Bank, cette rencontre a pour objectif de partager avec les créateurs de richesse, les outils nécessaires pour l’obtention d’un financement auprès d’une banque ou d’un établissement de crédit.

En effet, l’accès au financement en Afrique est un enjeu crucial pour le développement économique du continent, mais il reste marqué par plusieurs défis parmi lesquels la faible inclusion financière. Malgré des progrès, une grande partie de la population africaine reste non bancarisée. Selon la Banque mondiale, environ 45% d’adultes en Afrique subsaharienne ont accès à un compte bancaire ou à une institution financière (2021), ce qui reste inférieur à la moyenne mondiale. Il y a aussi l’insuffisance des infrastructures financières, car les banques et institutions financières sont souvent concentrées dans les zones urbaines, laissant les zones rurales et marginalisées avec peu d’options. Autres défis, le taux d’intérêt élevé, le risque perçu élevé, « les banques hésitent souvent à prêter aux petites entreprises et aux entrepreneurs en raison de la perception d’un risque élevé, en particulier dans les secteurs informels », explique-t-on.

Au regard de ces défis, de nombreuses solutions existent comme le mobile money, la fintech et la microfinance, dont les EMF jouent un rôle clé en offrant des prêts et d’autres services financiers aux petites entreprises et aux communautés rurales.

Capital-risque et investissements en start-ups

L’Afrique attire de plus en plus d’investissements en capital-risque, notamment dans les secteurs technologiques. En 2022, les start-ups africaines ont levé près de 5 milliards de Dollars, bien que les investissements se concentrent principalement dans quelques pays comme le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte. Il y a aussi les initiatives gouvernementales et partenariats internationaux. De nombreux gouvernements africains, en collaboration avec des institutions internationales comme la Banque africaine de développement (BAD), mettent en place des fonds et des programmes pour soutenir les PME et stimuler l’accès au crédit. L’atelier de formation organisé par le Cncc dans la métropole économique camerounaise qui abrite près de 79% des petites entreprises, 19% des PME et 10% des moyennes entreprises, est donc une occasion d’offrir également d’autres opportunités aux PME à travers les banques présentes.

En ce qui concerne Ecobank Cameroun, elle a récemment lancé Ellever, un programme dédié aux femmes, pour stimuler et accompagner les entreprises dirigées par des femmes ou orientées sur les femmes en leur proposant des solutions financières et à valeur ajoutée qui permettront à leurs entreprises d’atteindre leur plein potentiel et la réussite. « Nous avons spécialement conçu ‘Ellever’ pour répondre aux besoins des femmes entrepreneures en leur proposant des solutions complètes, personnalisées et sur mesure, en particulier des prêts à des taux avantageux, une meilleure gestion de la trésorerie et des services à valeur ajoutée tels que la formation au leadership, le mentorat et des opportunités de réseautage. La Banque Commerciale Ecobank alloue au moins 10 % de son portefeuille de prêts aux entreprises féminines », avait déclaré Gwendoline Abunaw, Directeur Général de Ecobank Cameroun, lors du lancement de ce programme à Douala.

CCA-Bank de son côté a signé une convention de partenariat avec la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. Cette convention permet à la banque, à travers une ligne de crédit de 10 milliards de Fcfa ouverte par la SFI, de faciliter l’octroi des crédits aux micros, petites et moyennes entreprises (MPME), avec emphase sur les entreprises détenues et dirigées par des femmes. Ce sont là autant d’opportunités utiles pour les entreprises en quête de financement.