Ce tronçon long de 7 Km réalisé par le Génie militaire grâce à un financement 3,12 milliards de Fcfa de la Communauté urbaine de Yaoundé a été inauguré le 23 décembre 2024 dans la capitale politique camerounaise.
Après plus d’un an et demi de travaux, la route Ahala II-Afanoyoa dans l’arrondissement de Yaoundé 3ème, est désormais opérationnelle. Sa mise en service officielle a eu lieu ce lundi 23 décembre 2024, au cours d’une cérémonie fort courue par les populations locales, en présence de plusieurs hautes personnalités politiques, administratives et religieuse du pays dont le ministre de Défense, Joseph Béti Assomo, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, le ministre de l’Education de base, Laurent Serges Etoundi Ngoa, le ministre Chargé de mission à la Présidence de la République, Philippe Mbarga Mboa, le Maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana, et l’évêque de Sangmélima, Mgr Christophe Zoa, entre autres.
Considérée par les autorités camerounaises comme un outil de développement et de transformation sociale et économique, la nouvelle infrastructure routière longue de 7 kilomètres et réalisée par le Génie militaire, vient également faciliter les déplacements entre les départements du Mfoundi et de la Méfou et Akono. Fruit d’un partenariat né d’un accord-cadre signé entre le ministère de la Défense et les Collectivités territoriales décentralisée, cette route a été entièrement financée sur fonds propres de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUD) à hauteur de 3,12 milliards de Fcfa. « La réalisation à ce coût a été possible parce que c’est le Génie militaire. Si on avait suivi la voie règlementaire classique et compétitive de la commande publique, ce montant aurait été multiplié au moins par trois », a précisé dans son allocution de circonstance le Maire de la ville, Luc Messi Atangana.
Aujourd’hui entièrement bitumée et éclairée, la route d’Afanoyoa est pourtant un vieux projet de plus de 40 ans. Malgré ses nombreux atouts économiques, sa mise en œuvre a connu de nombreuses péripéties qui ont à chaque fois ajourné le retard des travaux, au grand dam des populations locales qui vivaient un calvaire quotidien avec la poussière en saison sèche et la boue en saison des pluies. « Le tronçon de route bitumé mis en service aujourd’hui a une douloureuse histoire de rendez-vous manqués avec l’histoire. Il fait partie de la route Ndjong-Nkol qui reliait Yaoundé à Kribi à l’époque coloniale et aurait dû être bitumé depuis de longues dates si l’itinéraire de l’axe lourd Yaoundé-Kribi n’avait pas été changé. Il fait partie de la principales et plus coute dérivation reliant Yaoundé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et aurait dû être bitumé depuis des décennies. Il était il n’y a pas longtemps, la seule voie alternative pour rejoindre Mbalmayo et la région du Sud au départ de Yaoundé. Malheureusement, tous ces atouts n’ont pas suffi pour amener les autorités compétentes à faire bitumer cette route d’une importance économique et sociale certaine », a de fait expliqué Victor Ngoa Fouda, qui s’exprimait au nom de la population.
Un coup de génie du Génie militaire
La dextérité du Génie militaire a permis une exécution des travaux en trois phases. La première phase qui s’est achevée en mai 2003, soit trois mois après le lancement, consistait en gros à la réhabilitation de la voie en terre et la reconstitution des couches de fondation et de base en latérite. La deuxième phase entièrement exécutée elle aussi portait sur l’assainissement, avec en toile de fond la réalisation de 5000 ml de fosses triangulaires en béton et 9000 ml de caniveaux rectangulaires en béton arme avec 125 ml de dallettes aux entrées des concessions, sans oublier la construction des perrés Maçonnés sur les talus instables et le recalibrage du cours d’eau entre autres. Quant à la troisième phase portant sur les chaussées et accotements, elle a permis de reconstituer la couche de base en grave concassée 0/31,5 sur les côtes et zones de grande manœuvre de véhicules, mais aussi de la réalisation des trottoirs en enduit superficiel et en béton, le revêtement de la chaussée de 7 mètres de largeur en béton bitumineux de 5 cm d’épaisseur, la réalisation de la signalisation verticale, la réalisation de la signalisation horizontale et marquages spéciaux et la pose des garde-corps métalliques sur les ponts.
Par ailleurs, au-delà de ces réalisation, le Génie militaire sous la houlette du Colonel Jackson Kamgain, qui en était encore le directeur jusqu’à son départ en retraite il y a environ un mois, a apporté de nombreuses améliorations au projet dans le but d’assurer un meilleur confort et une plus grande sécurité aux usagers. Il s’agit notamment de : l’aménagement de deux arrêts taxis en béton arme au Carrefour Afanoyoa et Etoa ; la construction d’un rond-point avec des ilots de séparation des voies ; ainsi que la réalisation des trottoirs drainants.
« Le génie militaire ne travaille pas pour faire profit«
Considéré à juste titre comme un outil de développement dans le pays, le génie militaire joue aujourd’hui un rôle important dans la réalisation des divers projets. Sauf que l’interprétation de ses missions prête encore à confusion au sein de l’opinion publique. « Cette cérémonie m’offre l’opportune occasion d’apporter quelques clarifications sur l’emploi du Génie militaire dans les projets de développement au profit de certains acteurs publics ou privés. En effet, le Génie militaire est un outil de développement, mais il n’est pas une entreprise ou un établissement public, dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Le Génie militaire ne recherche pas et ne soumissionne pas pour les marchés publics ou les projets des personnes morales et privées. Le génie militaire ne travaille pas pour faire profit. Il exécute en régie les travaux qui lui sont confiés à leur coût réel et sur autorisation expresse et préalable du Chef de l’Etat, chef des Forces armées », a expliqué le ministre de Défense, Joseph Beti Assomo. Et le membre du gouvernement d’ajouter : « J’aime à le dire, le génie militaire n’est pas une agence de charité doté de fonds spéciaux pour se livrer tous azimuts à de dispendieuses œuvres sociales. Nous sommes surpris par les inlassables demandes d’exécution des projets par des personnes morales physiques, laïcs et religieuses qui nous sont adressées avec sollicitation de prise en charge financière par le génie militaire ou le ministère de la Défense. Lesdites demandes sont purement et simplement classées ».