L’année 2025 qui vient de commencer s’annonce sous de meilleurs auspices sur le plan économique en Afrique subsaharienne.
Après une remontée à 3,5% en 2024 malgré une reprise à la hausse de l’inflation, tirée en partie par l’augmentation des prix alimentaires, entrainant un relèvement des taux d’intérêt dans un certain nombre de pays, la croissance économique de la région devrait s’établir à environ 4% par an en 2025-2026 selon les prévisions de la Banque mondiale. « L’atténuation des pressions inflationnistes devrait en effet permettre de baisser les taux d’intérêt, ce qui soutiendra la consommation et l’investissement privés », a indiqué l’institution financière internationale dans ses Perspectives économiques mondiales.
Dans la même veine, le Produit intérieur brut (PIB) par habitant devrait passer de 1% seulement l’année dernière à 1,4 % en moyenne en 2025-2026 dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. « Dans un quart environ des économies subsahariennes, le PIB par habitant n’aura pas retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie à la fin de l’année 2026, ce qui signifie plus d’une demi-décennie de progrès perdus dans l’amélioration des niveaux de vie et la réduction de la pauvreté », prévient encore la Banque mondiale.
Toujours dans ses prévisions, l’institution de Bretton Woods estime que les perspectives de croissance en Afrique subsaharienne sont principalement soumises à des risques de détérioration marqués par : la montée des tensions géopolitiques mondiales, en particulier une intensification du conflit au Moyen-Orient ; une nouvelle dégradation de la stabilité politique régionale ; la hausse de la fréquence et de l’intensité d’épisodes météorologiques défavorables ; l’inflation plus élevée que prévu ; le ralentissement économique plus marqué qu’attendu en Chine, ou encore aggravation des situations de surendettement public, faute de stabilisation des niveaux élevés de dette ou de disponibilité de nouvelles sources de financement.
La situation ne sera pas très différentes au niveau mondial, où l’économie devrait rester résiliente cette année malgré des difficultés considérables. « L’économie mondiale a fait preuve de résilience. L’inflation a continué de converger vers les objectifs des banques centrales, tandis que la croissance est restée stable », a déclaré Mathias Cormann, Secrétaire général de l’Ocde.
En effet, l’inflation devrait continuer de diminuer, passant de 5,4 % en 2024 à 3,8 % en 2025 puis à 3% en 2026, grâce à l’orientation restrictive persistante de la politique monétaire dans la plupart des pays. Toutefois, des difficultés considérables vont subsister avec la subsistance des tensions géopolitiques qui constituent une source de risques à court terme, les ratios d’endettement publics toujours élevés, et les perspectives de croissance à moyen terme qui vont demeurer très faibles. Et pour y remédier, « les pouvoirs publics doivent préserver la stabilité macroéconomique, en procédant à un assouplissement de la politique monétaire soigneusement calibré pour garantir que les tensions inflationnistes soient durablement jugulées, et en mettant en œuvre une politique budgétaire qui permette de reconstituer les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour financer les dépenses futures », préconise l’Ocde.