Vous êtes ici
Accueil > Assurances, Economie, Microfinance > Économie > Actualité > Les examens prénuptiaux comme obstacles à la reproduction humaine

Les examens prénuptiaux comme obstacles à la reproduction humaine

Les conséquences liées à l’absence de réalisation de ces examens ont été dévoilées le 6 septembre au cours d’un séminaire organisé à Yaoundé conjointement par l’association Asmah et Camnafaw.

Au Cameroun comme dans plusieurs pays au monde, les examens prénuptiaux ne sont pas obligatoires. Mais compte tenu des nombreux avantages qu’ils peuvent procurer sur le plan social, ils sont de plus recommandés par les spécialistes des questions de la santé. C’est donc dans le but de sensibiliser les populations sur la question que l’Association musulmane pour l’aide humanitaire (Asmah) a entrepris d’organiser le 6 décembre 2020 avec l’appui de son partenaire Cameroon national planning association for family welfare (Camnafaw), un séminaire sensibilisation sur le thème : « Les examens prénuptiaux comme moyen de prévention contre le VIH/Sida et les IST dans la communauté musulmane au Cameroun : le rôle des imams et des leaders d’associations religieuses ».

La rencontre qui s’est déroulée au Collège turc Adana de Yaoundé a connu la participation de plusieurs experts qui, à travers leurs différentes présentations, ont pu édifier les participants sur le bien fondé de ces examens dont le principal but de dépister des facteurs de risques ou des pathologies en vue d’une éventuelle conception. En effet, très peu de couples qui ambitionnent de se marier ne pensent pas à réaliser des examens prénuptiaux. « Su 50 patients qui viennent me rencontrer, seulement deux environ reconnaissent avoir fait leurs examens prénuptiaux. Vous conviendrez avec moi que ces chiffres sont trop faibles. Pourtant la non réalisation de ces examens exposent à de nombreux risques », a fait savoir le Dr Hamadou Bachirou.

Au cours de son exposé axé sur « L’importance des bilans prénuptiaux », le médecin généraliste n’a pas manqué de souligner que l’absence des examens prénuptiaux peut avoir un impact avéré sur la santé de reproduction. « Il y a le volet de la procréation. Ici il faut se poser la question de savoir comment faire pour engendrer un enfant et que ce dernier puisse grandir et être élevé sans problème ? On peut l’éviter en faisant certains bilans. Parce que quand on ne le fait pas, on prend le risque de contracter certaines pathologies et plus tard, cela peut induire un problème concernant la reproduction tel que la stérilité féminine, et sans le savoir, on a des problèmes au sein du couple, tout ceci parce qu’on n’a pas fait un diagnostic précoce », prévient le Dr Hamadou Bachirou. Parmi ces maladies, on peut citer entre autres les Infections sexuellement transmissibles (IST) incurables (hépatite B, VIH/Sida, Herpès, cancer du col de l’utérus) mais dont on peut retarder l’évolution, et les IST curables à l’instar du chlamydiae et de la gonococcie.

En outre, quand bien même les couples parviennent à concevoir, il y a des risques que la grossesse n’arrive pas à terme du fait d’un avortement involontaire ou pire encore, l’enfant nait et décède quelques mois après sa naissance, augmentant ainsi le taux de décès néonataux dans le pays. Toujours d’après les spécialistes, l’absence des examens prénuptiaux peut également être à l’origine de la naissance d’un enfant portant une maladie chronique à l’instar de la drépanocytose qui est très coûteuse financièrement. D’où la nécessité pour les parents de réaliser au préalable le groupage sanguin ou l’électrophorèse de l’hémoglobine.

Principalement interpelés pour la vulgarisation des examens prénuptiaux au sein de leurs communautés, les imams n’ont pas manqué d’encourager l’initiative d’Asmah, ceci afin d’éviter d’exposer les enfants aux problèmes de santé irréparables. La Camnafaw à travers Cedric Nzenang, son point focal droits humains, recommandera pour sa part, d’éviter la stigmatisation et la discrimination des personnes malades. Car en dehors du manque de moyens financiers, certaines personnes craignent de se faire dépister pour ne pas faire l’objet de railleries au cas où elles seraient déclarées positives à une quelconque maladie.

Laisser un commentaire

Top