Depuis quelques semaines, les populations des grandes villes du Cameroun, notamment et Yaoundé et Douala, ont la possibilité d’acquérir le sac de 5O Kg de cet aliment de marque « Big Joe » à moindre coût.

Il s‘agit d’une opération inédite, qui s’inscrit dans le cadre d’une des nombreuses campagnes promotionnelles de vente des produits alimentaires organisées par le ministère du Commerce, en vue de soutenir le pouvoir d’achat des consommateurs et lutter contre la vie chère, rencontre un grand assentiment populaire.

L’opération de vente promotionnelle du sac de riz à 50 KG à 15.000 Fcfa qui se déroule en ce moment à l’initiative des pouvoirs publics, connait d’ailleurs un engouement certain au lendemain des fêtes de fin d’année qui ont contraint comme il est de coutume, les uns et les autres à consentir des dépenses voraces afin de passer des moments agréables en famille, mais surtout en cette période de forte récession économique, où faire bouillir la marmite au quotidien relève d’un véritable exploit dans bon nombre de ménages.  

Faisant fi des controverses sur la qualité de ce riz en provenance du Pakistan et importé au Cameroun par la société Avanti Cameroun SAS, il y a plutôt lieu de s’intéresser au prix de vente de cet aliment, cité parmi les plus consommé du pays. En effet, comparés aux autres marques de riz qui sont actuellement commercialisées dans les rayons entre 25.000 Fcfa et 45.000 Fcfa le sac de 50 KG en fonction de la qualité, trouver la même quantité à 15.000 Fcfa parait irréaliste. Est-ce à dire que  l’Etat s’il le veut, peut permettre aux populations de se ravitailler en produits alimentaires à moindre coût ? Car à côté du riz, il y a également des denrées importées comme le poisson ou le sucre dont les cours n’ont cessé de grimper ces dernières années.

L’on se souvient qu’en février de l’année dernière, les autorités avaient mis en place une mesure incitative au profit des importateurs de riz bénéficiaires des quotas d’importation, afin de faciliter l’entrée dans le pays d’une cargaison 190 000 tonnes de cet aliment en provenance de l’Inde. Lesdits importateurs s’étaient alors vus exonérer quelques semaines plus tard, du droit de douane de 5% sur ce produit. Sauf que sur le marché, l’on n’a constaté aucune baisse du prix du riz. Bien au contraire !

La question que l’on se pose ici est de savoir comment l’entreprise Avanti Cameroun SAS fait pour importer son riz et le vendre au prix 15.000 Fcfa, défiant ainsi toute concurrence. Ne peut-on pas prendre les mesures nécessaires pour que les autres importateurs suivent cette tendance baissière afin que ces prix deviennent permanents, et ne soient pas pratiqués uniquement lors des campagnes de vente promotionnelle comme c’est le cas en moment?  

En même temps, le ravitaillement du marché camerounais en riz et autres aliments ne doit pas dépendre en grande majorité des importations comme c’est le cas en ce moment. Car comme le veut le principe économique de La loi de l’offre et de la demande, les prix peuvent augmenter au gré des producteurs. Or en produisant lui-même des quantités suffisantes de riz pour nourrir la population, le Cameroun aura un meilleur contrôle des prix. Et ce ne sont pas les atouts humains naturels qui manquent avec des terres favorables à la culture du riz. Ajouté à cela un peu de volonté politique, le Cameroun peut devenir auto-suffisant sur le plan alimentaire et mieux mener la lutte contre la vie chère.