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Abus et racisme : Une infirmière clinicienne camerounaise victime de représailles au Canada

Immigrée dans ce pays d’Amérique centrale il y a trois ans en provenance de France, Roselyne Koa Ndzana qui avait pris fait et cause pour des infirmiers africains éjectés injustement d’un programme de formation supervisée par le gouvernement canadien, a par la suite été congédiée par son employeur.

Roselyne Koa Ndzana, épouse Etoa, est une immigrante camerounaise qui réside au Canada depuis trois ans. Partie de son pays d’origine le Cameroun en 2009, cette infirmière clinicienne, diplômée de la Sorbone University, va d’abord s’installer en France avant de rejoindre son mari au Canada une dizaine d’année plus tard. Recrutée dans le cadre des « Journée Québec », celle qui s’est par ailleurs spécialisée en gérontologie et en Santé mondiale va y exercer son métier avec passion jusqu’en juin 2024, période au cours de laquelle elle va lancer l’alerte sur la scabreuse histoire d’éjection de plusieurs infirmiers d’origines africaines avant la fin de leur formation, dans le cadre du Projet de reconnaissance des compétences d’infirmiers et infirmières recrutés à l’étranger (Prciiri).

Face à cette situation désastreuse, Roselyne Koa Ndzana a pris fait et cause pour ses « frères » et « sœurs » qui se sont retrouvés dans la précarité extrême, car ne bénéficiant plus de leurs bourses ainsi que de leurs assurances et ne pouvant plus travailler. « Certains ont fait des dépressions et se sont retrouvés en psychiatrie, d’autres se sont retrouvés inaptes à exercer leur emploi », a-t-elle fait savoir dans un de ses nombreux entretiens avec la presse. Tenace à l’image de son père qui fut un syndicaliste reconnu au Cameroun, Roselyne va permettre, grâce à son activisme sur les réseaux sociaux et même dans les médias, la réintégration de pratiquement tous ces personnels soignants immigrés d’Afrique dans le programme, alors même que ces derniers avaient essuyés une fin de non-recevoir pendant plusieurs mois.

Sauf que cette victoire aura un goût amer pour la jeune camerounaise qui va à son tour perdre son emploi pendant qu’elle était en congé de maternité. Il lui est alors reproché en sourdine d’avoir porté l’affaire sur la place publique afin d’alerter le gouvernement canadien. Elle était alors Assistante cheffe au Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (Cisss-AT). Près d’un six mois après avoir été congédiée et malgré plusieurs plaintes déposées par l’entremise de son syndicat, pour harcèlement et congédiement illégal, sa situation n’a toujours pas changé, et ce malgré le soutien de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).

Un rapport qui accable

Dans une série d’articles publiés en fin janvier dernier sur son site internet, le célèbre journal canadien « Le Devoir » a révélé des cas de racisme et d’humiliation dont ont été victimes sur place au Canada ces infirmiers et infirmières recrutés en Afrique. Ils faisaient partie de la Phase 3 du programme gouvernemental chapeauté par le gouvernement québécois à travers le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (Mifi), le ministère de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur. Lancé il y a plus d’un an, ledit programme visait à recruter 1000 infirmiers et infirmières dans un premier temps et 1500 à terme, diplômés hors Canada, pour venir en renfort dans le réseau de la santé québécois.

D’après le rapport obtenu auprès de l’organisme chargé de fournir du soutien pédagogique ayant servi de source au journal « Le Devoir », les étudiants africains ont subi les insultes les traitant « d’incompétents », sans oublier les paroles d’intimidation et de dénigrement de la part des enseignants. Selon la même source, « les étudiants d’Amos rapportent que, dans une mise en situation, l’enseignante aurait commencé en disant : “Il paraît qu’en Afrique, vous êtes tous des animaux. C’est pour ça qu’au Rwanda, les gens se sont entretués” (…) « Dès lors, les étudiants avaient l’impression que le but de l’enseignante était d’éliminer certains d’entre eux ».

Fort logiquement, cette situation a conduit à une vague d’échecs au printemps 2024 au sein de la communauté estudiantine africaine. Toute chose qui a conduit à leur échec et à leur exclusion du programme, les privant ainsi des allocations liées au programme ainsi que de l’assurance médicale. Le travail de préposés aux bénéficiaires (une sorte d’aides-soignants) leur est alors présenté comme seule et unique option au détriment de leur compétence, de leur qualification et de leur expérience acquise précédemment dans leurs pays d’origine. D’où la situation de précarité décriée par Roselyne Koa Ndzana qui a fait preuve d’un énorme courage pour porter sur la place publique ces graves injustices.

Il est aujourd’hui évident que les autorités canadiennes et surtout camerounaises sont au courant de la situation de cette épouse et mère d’enfants désormais victime de représailles au Canada. Cet état de chose n’a que trop duré et il est temps qu’elle soit rétablie dans ses droits. « Je ne demande pas à être rappelée parce que je suis une infirmière compétente et je peux faire valoir les compétences partout, je demande seulement à être réhabilitée », avait-elle déclaré dans un entretien accordé en novembre dernier au journal Le Financier d’Afrique.

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LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

6871,7 milliards de F CFA
C’est l’encours des titres publics franchit en juin 2024 dans la Cemac, selon la Beac.

1 500 milliards de F CFA
C’est l’encours de dépôt enregistré par Afriland First Bank en 2023, selon la banque.

832 milliards de F CFA
C’est le total bilan de CCA Bank à fin septembre 2024, selon le président du conseil d’administration de la banque.

321 milliards de F CFA
C’est le montant des recettes non-fiscales collectées par le Cameroun en 2023, selon le ministère des Finances.

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