Selon une enquête de l’ONU, de nombreux gouvernements africains souhaitent adopter des stratégies nationales liées à cette technologie et intégrer cette branche de l’informatique.
L’adaptation de l’Intelligence artificielle (IA) dans l’enseignement en Afrique est aujourd’hui au cœur des débats. En effet, selon une enquête de l’Organisation des nations unies (ONU), de nombreux gouvernements africains souhaitent adopter des stratégies nationales d’IA et intégrer cette branche de l’informatique qui permet aux systèmes d’apprendre et d’exécuter des tâches normalement associées à l’intelligence humaine, telles que la reconnaissance vocale, la prise de décisions ou la perception visuelle, dans leurs politiques nationales sur les technologies dans l’éducation.
En effet, malgré manque criard d’infrastructures essentielles et d’enseignants qualifiés encore observé sur le continent comme presque partout ailleurs dans le monde, les experts pensent qu’il est désormais indispensable de mettre l’IA au service de l’enseignement. « La technologie peut permettre de mieux former les enseignants, doter les zones reculées de matériel pédagogique et apporter plus efficacement un soutien supplémentaire aux élèves qui en ont besoin », ont souligné les experts de la Banque mondiale dans une publication en décembre dernier.
Et même dans les pays en développement, où l’accès à l’électricité et à l’Internet est limité comme c’est le cas en Afrique avec plus de 570 millions de personnes n’ayant pas d’électricité, le potentiel de l’IA suscite l’enthousiasme. « Alors que les gouvernements et les législateurs s’efforcent de comprendre les implications de cette puissante technologie et de déterminer comment mettre en place des réglementations pour son utilisation en toute sécurité, des millions de personnes profitent de sa capacité à gagner du temps, en les aidant à transformer des données brutes en dissertations, en réponses d’examens ou, avec un peu plus de travail, même en vidéos et en podcasts », relèvent les Nations Unies dans un communiqué de presse publié à cet effet le 4 février dernier.
D’ailleurs, l’on a constaté qu’un mécanisme pour l’intégration de l’IA dans l’enseignement se met progressivement en place au niveau de l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (Unesco). Tout d’abord en 2021, les États membres de l’instance onusienne ont adopté la toute première norme mondiale sur l’éthique de l’IA, définissant ainsi les valeurs et principes communs qui guident la construction de l’infrastructure juridique nécessaire pour assurer le développement sain de cette technologie. Deux ans plus tard, l’Unesco a publié des orientations pour l’IA générative dans l’éducation et la recherche. Le but étant ici d’aider les pays à mettre en œuvre des actions immédiates, à planifier des politiques à long terme et à développer les capacités humaines pour assurer une vision centrée sur l’humain de ces nouvelles technologies. Le processus s’est poursuivi l’année dernière avec la publication des cadres de compétences, destinés aux étudiants et aux enseignants, pour les guider sur l’utilisation et l’utilisation abusive de l’IA en classe.