Le portefeuille lui a été confié le 9 décembre 2020 après la démission de Jean Marie Ogandaga.
Près de cinq mois après leur entrée au gouvernement, deux ex-ministres délégués ont été promus ministres le 9 décembre 2020. Il s’agit de Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou et Brice Paillat. La première suppléait le ministre de l’Economie et de la Relance et le second celui des Transports. L’un et l’autre ont été portés à la tête de leur département ministériel le mercredi 9 décembre dernier à la faveur du remaniement ministériel effectué par Rose Christiane Ossouka Raponda. Cette réorganisation dite «technique» du gouvernement intervient au lendemain de la démission de Jean-Marie Ogandaga. L’ex-ministre de l’Économie et de la Relance avait été mis sous pression ces derniers jours, à la suite des révélations liées aux abattements dont il aurait fait profiter unilatéralement certaines entreprises exerçant au Gabon.
Les Priorités
Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou se voit confier la Relance économique, quelques jours après que la Première ministre ait appelé les membres du gouvernement, à une convergence des actions pour un impératif dicté par l’ambition du gouvernement de situer la croissance entre 2 et 3% en 2021, malgré le Covid-19. Pour y parvenir, le gouvernement de Christiane Ossouka Raponda entend relancer les activités économiques, en dépit des tensions nées de la crise sanitaire. L’équipe de Rose Christiane Ossouka Raponda s’est ainsi engagée à accélérer l’exécution des projets d’investissement en cours, grâce aux Partenariats publics-privés (PPP), mais également à restaurer la confiance des investisseurs par l’amélioration du climat des affaires. Au rang des priorités du gouvernement, figurent aussi les projets liés à la numérisation, l’accès à l’eau potable et l’électricité. Des chantiers auxquels tient particulièrement le président gabonais. Contexte sanitaire oblige, Ossouka Raponda a affiché sa volonté de maintenir et renforcer l’efficacité de la riposte pour venir à bout du Covid-19.
Dossiers Brûlants
La nouvelle ministre de l’Economie connait très bien les dossiers qui ont contraint son prédécesseur, Jean-Marie Ogandaga à la démission. Il s’agit, entre autres, de la longue grève des collecteurs d’impôts et des abattements fiscaux exagérés accordés aux entreprises pétrolières. Selon un rapport de mission conjoint des Douanes, du Trésor et des Impôts, 9 milliards de Fcfa de dettes des sociétés pétrolières françaises Total Gabon et Perenco avaient été tout simplement annulées sur instructions du ministre Ogandaga. Perenco était redevable de la somme de 4,5 milliards de Fcfa, précisément la même somme pour Total Gabon. Le ministre a accordé des abattements qui ont permis à Total de verser 700 millions de Fcfa, sur 4 milliards et demi. Perenco n’a payé que 150 millions de Fcfa. Ces énormes réductions ont heurté l’opinion publique qui soupçonne le ministre d’avoir perçu des rétro-commissions.
Bio-Express
À 54 ans, Nicole Mbou devient la 2e femme à occuper les fonctions de ministre de l’Économie et des Finances sous la présidence d’Ali Bongo. Rose Christiane Ossouka Raponda, présentement Premier ministre, était la première femme à occuper ce poste. Le Gabon affirme un peu plus sa politique de promotion de la femme. La nouvelle ministre de l’Économie a un CV impressionnant. Formée au Gabon, elle est titulaire d’un master option Finances. Nicole Mbou a poursuivi ses études supérieures en France où elle a obtenu un Diplôme d’Études supérieures de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, ainsi qu’un diplôme du Centre d’Études Financières, économiques et bancaires. De retour dans son pays natal, elle a démarré sa carrière professionnelle à la Banque gabonaise de développement. Elle a ensuite déposé ses valises au ministère de l’Économie. Nicole Mbou a travaillé au service de la dette avant d’être promue ministre délégué il y a 5 mois.