D’un coût prévisionnel de 43,8 milliards de Fcfa, elle vise à lever les contraintes au niveau de la demande et de l’offre, du cadre juridique et réglementaire et de l’environnement du secteur financier.
Elaborée par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), la Stratégie régionale de l’inclusion financière (Srif) sur la période 2025-2029 est conçue pour lever les contraintes à l’inclusion financière formelle, tant au niveau de la demande qu’au niveau de l’offre, du cadre juridique et réglementaire, et de l’environnement du secteur financier. Elle a été rendue publique par la banque centrale sur son site web, le 6 février 2025. Sa vision est de « permettre l’accès et l’utilisation d’une gamme de produits et services financiers adaptés, variés et abordables aux populations vulnérables (ou exclues financièrement), notamment pour les jeunes, femmes, populations rurales et MPME (micros, petites et moyennes entreprises) de la zone Cemac » avec l’objectif global « d’accroître l’inclusion financière de 32 % en 2021 à 60% d’ici à 2029 et 75 % à l’horizon 2032 ».
Pour ce faire, la Srif privilégie quatre segments de la population davantage exclus que le reste de la population : Il s’agit des femmes, des jeunes, les Mpme et la population rurale. Les minorités et autres groupes vulnérables que sont les réfugiés et migrants transfrontaliers constitueront des cibles secondaires pour ladite Stratégie. Constituant également un groupe vulnérable, les déplacés internes constituent seront pris en compte au niveau national par les Stratégies nationales d’inclusion financière (Snif).
Les 6 axes stratégiques de la Srif
En effet, l’état des lieux, les différentes concertations, ainsi que les travaux réalisés au sein des groupes de travail thématiques (GTT) ont permis de ressortir les six axes stratégiques pour atteindre l’objectif général fixé pour la Srif : Il s’agit notamment de l’éducation et protection des consommateurs des services financiers, la promotion et la facilitation de l’innovation, de l’utilisation des services financiers numériques (SFN) et l’interopérabilité, ainsi qu’un cadre réglementaire propice. A cela s’ajoutent l’accès et l’utilisation de services financiers et non financiers adaptés, abordables, fiables et sécurisés ; l’accès à des données fiables sur l’inclusion financière pour tous les acteurs du secteur de l’inclusion financière, ainsi que le renforcement des capacités des acteurs.
43,8 Milliards de Fcfa de budget prévisionnel
La Stratégie régionale d’inclusion financière (Srif) de la Cemac et ses axes stratégiques ont vocation à servir de cadre de référence pour l’élaboration ou la mise à jour des stratégies nationales d’inclusion financière (Snif) des six pays de la région. Ce cadre de référence se traduit par un plan d’actions détaillé décliné en 68 actions, réparties entre les 06 axes stratégiques et 24 objectifs spécifiques, pour un budget total de 43,8 milliards de Fcfa. La mise en œuvre de la Srif se fera en partie par les Etats et en autres parties par les entités identifiées dans le dispositif de sa mise en œuvre suivant le plan d’actions proposé. Ce dernier a été élaboré par les acteurs concernés par l’inclusion financière, qui ont indiqué leurs rôles et responsabilités au niveau des activités identifiées. Les rapports d’exécution et de suivi attendus de ces acteurs permettront de s’assurer régulièrement de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la Srif. D’autre part, sa mise en œuvre nécessite la mise en place d’un dispositif de gouvernance et de supervision et d’un cadre de suivi-évaluation forts, incluant une Cellule de l’inclusion financière, un Comité de pilotage, un Comité technique, un Comité consultatif des partenaires techniques et financiers (Ccptf) et un Groupe de travail.
Les partenaires
En rappel, l’inclusion financière se définit comme l’offre et l’utilisation de services financiers de base à faible coût, spécifiques pour des consommateurs en situation de difficultés et de ce fait, exclus des services traditionnels (classiques). Ainsi, la Stratégie régionale d’inclusion financière (Srif) élaborée dans la Cemac vise à rendre les services financiers plus accessibles aux personnes non bancarisées de la communauté, d’une part, et à augmenter l’utilisation des services financiers par des personnes ayant déjà accès aux services financiers classiques, d’autre part. Cette stratégie vise également à améliorer les cadres réglementaire et institutionnel relatifs à l’offre de ces services financiers. Elle met aussi en évidence les obstacles et les catalyseurs de l’inclusion financière dans la sous-région. Elle bénéficie de l’appui des structures nationales d’inclusion financière des différents pays, de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) et des partenaires techniques et financiers tels que la Banque Mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD), l’Uncdf et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
