Ces établissements financiers proposent entre autres des comptes adaptés à l’instar de l’épargne volontaire, l’épargne obligatoire liée à un crédit et la sécurisation des fonds qui permet aux épargnants d’accumuler des ressources pour des projets futurs.
La microfinance joue un rôle crucial dans l’épargne et la réalisation des projets en Afrique, et particulièrement au Cameroun, en facilitant l’accès aux services financiers pour les populations à faibles revenus et les petites entreprises. D’après les professionnels du secteur, les Etablissements de microfinance (EMF) interviennent dans la promotion de l’épargne, le financement des projets et l’entrepreneuriat, l’inclusion financière et l’autonomisation des populations, pour ne citer que ceux-ci.
Concernant la promotion de l’épargne, les clients des EMF sont unanimes sur le fait que les EMF offrent des produits d’épargne accessibles aux personnes exclues du système bancaire traditionnel. « Ils encouragent l’habitude d’épargner en proposant des comptes adaptés, comme l’épargne volontaire, l’épargne obligatoire liée à un crédit et la sécurisation des fonds permet aux épargnants d’accumuler des ressources pour des projets futurs », indique Adolphe Kene, opérateur économique.
Pour ce qui est du financement des projets et entrepreneuriat, il est connu que les établissements de microfinance octroient des microcrédits aux entrepreneurs, aux agriculteurs et aux petits commerçants pour lancer ou développer leurs activités. Elles offrent souvent des crédits adaptés aux réalités locales, avec des taux et des échéances plus souples que les banques classiques. Le financement des projets dans des secteurs comme l’agriculture, le commerce et l’artisanat contribue à la création d’emplois et au développement économique local.
L’Inclusion financière et autonomisation des populations étant le leitmotiv des EMF, ceux-ci « permettent aux populations marginalisées, notamment les femmes et les jeunes, d’avoir accès à des ressources financières. Elle favorise l’indépendance économique et l’amélioration des conditions de vie grâce à des prêts pour l’éducation, la santé et le logement », précise Simon Ken, employé d’un EMF.
Le rôle que joue la microfinance est indéniable et son effet sur l’économie camerounaise est visible. Au Cameroun, les Institutions de microfinance complètent le système bancaire en desservant des zones rurales et urbaines où les banques sont peu présentes. Elles jouent un rôle clé dans l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent une part importante de l’économie locale.
Une croissance notable au cours des dernières années
Historiquement, la microfinance au Cameroun trouve ses racines dans les pratiques traditionnelles de tontines, avec la première coopérative d’épargne et de crédit formelle créée en 1963 dans la région anglophone, sous l’impulsion de missionnaires hollandais. Depuis les années 1990, le secteur a connu une croissance notable, soutenue par des cadres juridiques tels que les lois n°90/053 de 1990 sur la liberté d’association et n°92/006 de 1992 relative aux sociétés coopératives et aux groupes d’initiative commune.
En 2024, l’Association nationale des établissements de microfinance du Cameroun (Anemcam) a indiqué que le secteur représentait 41,1% des comptes ouverts dans le pays, contribuant à hauteur de 12% au financement de l’économie camerounaise depuis 2021. Cette influence positive souligne l’importance des EMF dans la promotion de l’inclusion financière et le soutien aux activités économiques locales.
Cependant, le secteur doit encore relever des défis liés à la conformité réglementaire, à la professionnalisation et à la stabilité financière pour maximiser son impact sur le développement économique et social du Cameroun.
