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7300 tonnes de fer à béton scellées au PAK

Le gouvernement camerounais fait face à une importation illégale de plus de 7300 tonnes de fer à béton importées par la société chinoise CHEC, dans le cadre de la 2e phase de la construction du port en eau profonde de Kribi, indique notre confrère “Investir au Cameroun”. L’importation est illégale en raison de la mesure de restriction des importations de ce matériau de construction, prise par le gouvernement en 2016. En effet, dans une correspondance datée du 31 mai 2016 adressée au ministre des Finances (Minfi), le Secrétaire général des services du Premier ministre (Sgpm), Magloire Séraphin Fouda fait savoir au Minfi que « le Premier ministre, chef du gouvernement, demande (…) de suspendre jusqu’à nouvel ordre les importations du fer à béton au Cameroun, dans le but de protéger la production locale ».

C’est fort de cette décision que le ministère du Commerce et celui en charge des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique ont apposé des scellés sur cette cargaison frauduleuse. Après quoi, ils ont sollicité l’autorisation du chef du gouvernement de faire réexporter ou de vendre aux enchères cette cargaison de fer à béton. À son tour, le Premier ministre (PM), à travers le Sgpm, a saisi la présidence de la République au début du mois en cours pour la conduite à tenir. « Le Premier ministre, chef du gouvernement, demeure favorable à la fourniture de ces matériaux de construction par les entreprises locales en capacité de les produire, selon les exigences de qualité requise », souligne la correspondance adressée au Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr). Les instructions de la haute administration camerounaise sont attendues.

Comment en est on arrivé là ? En juin 2020, le directeur général du Port autonome de Kribi (PAK) a adressé au ministre du Commerce (Mincommerce) une demande de dérogation spéciale aux fins d’importation de 17.500 tonnes de fer à béton, pour la réalisation de la deuxième phase des travaux de construction du port en eau profonde de Kribi. À en croire le Mincommerce, qui avait saisi la Primature de cette demande de dérogation face à laquelle il soutenait que « le patriotisme économique devrait prévaloir », le directeur général du PAK argue le fait que : « l’industrie locale n’est pas en mesure de fournir en quantité et en qualité les intrants en question, et que des attestations délivrées par des laboratoires indépendants, dont notamment le Labogénie, avaient certifié les écarts des critères normatifs des échantillons présentés par rapport aux intrants requis ».

Face à ses allégations du DG du PAK, le Mincommerce Luc Magloire Mbarga Atangana, a saisi l’une des aciéries dont la qualité des produits était ainsi incriminée. Dans sa lettre au Sgpm, le membre du gouvernement indique que l’aciérie interrogée « a réfuté les arguments du directeur général du Port autonome de Kribi, et produit des certificats d’analyse de son fer à béton par le Labogénie ». Une autre source soutient que « ce fer à béton que certains tentent d’incriminer aujourd’hui pour des desseins inavoués a pourtant fait ses preuves sur des chantiers tels que le 2e pont sur le Wouri, les stades d’Olembé et de Japoma, ou encore des barrages hydroélectriques construits ces dernières années dans le pays ».

Pour des intérêts personnels, voilà comment certains Camerounais contournent la règlementation pour décourager la production locale du fer à béton répondant aux normes. Plusieurs industriels ont massivement investi ces dernières années dans le secteur dans l’optique d’accompagner la réalisation, des projets structurants lancés sur le territoire camerounais depuis 2012. C’est d’ailleurs dans ce sillage qu’une aciérie ultramoderne, déjà présentée comme unique en son genre en Afrique subsaharienne, lancera ses machines dans la capitale économique camerounaise, dès l’année 2021.

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