L’entreprise a lancé une vaste opération d’enlèvement de ces déchets qui encombrent les quais et les darses.
Le grand ménage est lancé au port de Douala-Bonabéri. Le Port autonome de Douala (PAD) a lancé une opération d’enlèvement d’une centaine d’épaves de navires. Ces reliques qui jonchaient les quais et les darses du port de Douala, ont toujours été mal perçues par les usagers. Surtout que ces navires usés empiètent sur la navigabilité et l’exploitation du port de Douala-Bonabéri.
Cette opération de nettoyage au port de Douala intervient pratiquement une année après le communiqué signé le 11 mars 2024, par le ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, qui a donné un délai de 90 jours aux propriétaires de onze navires abandonnés « depuis plusieurs années » au port de pêche de Douala.
Afin de décongestionner l’espace portuaire de Douala, dont les plans d’eau et les quais sont encombrés par des épaves et autres rebuts des navires depuis des années, le PAD qui gère la plateforme portuaire de Douala, a lancé une vaste opération d’enlèvement des épaves des navires en 2018. Cette opération est la première depuis 30 ans, apprend-on. Selon le dernier bilan fait par le PAD, au 7 mai 2019, 25 épaves sur les 80 qui jonchent les quais, les plans d’eau et les darses avaient déjà été enlevées. D’après le PAD, à cause de ces épaves, les plans d’eau et les quais de la principale place portuaire du Cameroun ne sont exploités qu’à environ 30%. Ce qui constitue un frein à la productivité du port.
Entre autres, les épaves sont aussi mentionnées comme sources de pollution d’origine marine dans la Vision 2030 de la Décennie de l’Océan des Nations unies. Depuis 2016, près de 70 substances polluantes pouvant être relarguées par une épave, ont été identifiées dans un rapport de la Commission européenne.
Lors de l’opération du premier enlèvement des épaves, le directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o, avait relevé que l’enlèvement des épaves est « une action forte et significative de la nouvelle dynamique en cours d’implémentation » au sein de l’entreprise qu’il dirige. Cette opération est surtout une étape importante dans la fluidification des activités au port de Douala, infrastructure dont les capacités de traitement des marchandises sont aujourd’hui dépassées.
Notons que la concurrence accrue entre les ports a engendré une réorganisation en profondeur de l’activité portuaire afin d’en améliorer la performance, l’attractivité et la compétitivité. Concomitamment et compte tenu de mutations, « il fallait implémenter de nouveaux paradigmes de gouvernance en phase avec les évolutions du secteur portuaire », indique le DG du PAD. Dans cette nouvelle organisation, le port n’est plus seulement cette étendue physique avec son débit portuaire et son rôle de plateforme de services logistiques. Par ses activités et ses missions, le port a désormais plusieurs fonctions : stratégique, économique, industrielle, logistique, sociale, environnementale, etc.
De plus, si le port de Douala-Bonabéri veut maintenir sa posture de leader dans le Golfe de Guinée, voire sur toute la côte ouest-africaine, et avoir un avantage concurrentiel ainsi que des perspectives d’évolution, l’Autorité portuaire doit mettre en œuvre sa stratégie, qui intègre la forte dynamique de croissance de la taille des navires, qui exige des profondeurs plus importantes.