Suspendu depuis 2021, Joseph Dion Ngute a annoncé sa tenue à brève échéance cette année dans la ville de Douala.
Des indiscrétions annoncent la tenue du Cameroon Business Forum (CBF) à Douala, le 12 mars 2025. L’information n’a cependant pas été confirmée par les Services du Premier ministre (SPM) en charge de l’organisation de cet évènement en collaboration avec la Chambre de Commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima). L’on se souvient qu’en ouvrant la première édition des Rencontres économiques du Cameroun (REC) organisée par le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) le 26 février dernier à Yaoundé, le Premier ministre (PM), chief Joseph Dion Ngute, avait ouvertement annoncé « la tenue à brève échéance, du Cameroon Business Forum cette fois à Douala ». Par cette déclaration, il a voulu trancher le débat sur la refonte de cette plateforme du dialogue entre le secteur privé et le public, à l’origine du blocage de ces sessions annuelles depuis 2021.
Les raisons de la suspension des sessions du CBF
Tel est le combat que mène le Gicam aujourd’hui Gecam depuis des années. Célestin Tawamba, son président suggère un cadre de concertation permanent entre le secteur public et le privé. « Aujourd’hui, face aux nombreux défis économiques et sociaux auxquels fait face le gouvernement et à la grogne croissante des entreprises, l’urgence à refonder le cadre de partenariat entre l’Etat et le secteur privé est plus que jamais réelle », a-t-il suggéré lors de son passage devant les députés à l’Assemblée Nationale, le 23 novembre 2021. A la place, le patronat propose la mise en place d’une structure de dialogue novatrice dénommée le Cameroon Business Council (CBC) toujours placée sous l’autorité du Premier ministre, chef du gouvernement, voire même du chef de l’Etat. Raison pour laquelle, les REC avaient été perçues par beaucoup comme cette plateforme novatrice du dialogue public-privé. Mais, le gouvernement semble avoir opposé une fin de non-recevoir. « Il est important qu’une approche efficace et efficiente soit retenue pour les Rencontres économiques du Cameroun pour qu’elles ne deviennent pas une rencontre de plus ou de trop. Bien plus, elles ne se substituent pas au Cameroon Business Forum (CBF) qui a longtemps servi de cadre par excellence de dialogue entre le secteur privé et le public », répond le Premier ministre. Il souhaite plutôt que ces deux plateformes deviennent complémentaires pour un dialogue permanent, renforcé et inclusif. « Ainsi, l’ensemble des parties prenantes pourront œuvrer dans le cadre d’une synergie d’actions, à l’amélioration de l’environnement des affaires ainsi qu’à la compétitivité de l’économie camerounaise », a-t-il poursuivi.
A propos du Cameroon Business Forum
Créé en 2006 et opérationnalisé en 2009, le Cameroon Business Forum (CBF) a pour objectif principal d’améliorer le climat des affaires et attirer davantage des investissements locaux et étrangers. Sa dernière session s’est tenue en 2020. Depuis lors, c’est un passage à vide qui a poussé la Banque mondiale à entamer l’année dernière des discussions avec les différentes parties prenantes en vue du redémarrage des sessions du CBF dès cette année. Pour les pouvoirs publics, le Cameroun reste et demeure une terre d’opportunités pour les investisseurs du monde entier. Plusieurs raisons sont avancées: le potentiel naturel en terme de climat et de l’écosystème, la diversification sectorielle qui part de l’agriculture vivrière à la commercialisation, en passant par la transformation et l’industrialisation associé à une disponibilité locale de l’accès aux intrants agricoles, le capital humain, la résilience ainsi qu’un écosystème entrepreneurial dynamique, le vaste marché que représente les pays de la Cemac (environ 70 millions d’habitants) et le Nigéria (environ 200 millions d’habitants), en sont quelques-unes. Par ailleurs, le gouvernement se dit disposé à répondre aux diverses sollicitations visant à lever toutes les barrières au développement du secteur privé.