Les contours de l’évènement qui se tient du 8 au 9 avril à Douala ont été dévoilés par les deux organisateurs, la Bvmac et « La Lettre Sarl », au cours d’une conférence de presse.
C’est par une conférence de presse organisée le 14 mars 2025 à Douala, que la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) et « La Lettre Sarl » ont lancé les activités de la troisième édition du « Cemac Capital Market Awards », qui récompense les acteurs des marchés de capitaux sous régionaux. Cette année, l’évènement se tiendra du 8 au 9 avril. Le fait marquant au-delà de la remise des récompenses aux acteurs, sera la tenue d’un colloque sur « l’actionnariat populaire : contours et défis ». Pour Louis Banga Ntolo, Directeur général (DG) de la Bvmac, « l’actionnariat populaire participe de l’inclusion financière élargie aux titres de marché. Il constituerait au même titre que l’inclusion bancaire, un vecteur de la croissance économique et de justice sociale ». Salomon Douala Epallè, DG de La Lettre Sarl pour sa part, pense que ce sera le lieu d’identifier les enjeux politiques, juridiques, sociaux, microéconomiques de l’actionnariat populaire pour en cerner les effets positifs pour les économies des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il sera également question d’explorer les mécanismes performants et les mesures à prendre pour favoriser le développement d’une épargne financière au service de la résilience des économies de la sous-région.
Les avantages et les risques
Pour la Bvmac, l’actionnariat populaire est à la fois important pour les Etats et les entreprises. Selon les experts, au-delà de la mobilisation des ressources suffisantes pour la réalisation de leurs projets de développement, elle leur permet aussi d’améliorer leurs mécanismes de gestion en mettant l’accent sur la reddition des comptes. Ça permet aussi aux populations de la Cemac de participer à la gouvernance des entreprises et des politiques publiques. Elles ont la possibilité de prendre part à des assemblées, donner leur point de vue dans l’orientation de la gestion et de sécuriser la performance des entreprises. « Si ce sont des entreprises ayant vocation à rendre des services publics, c’est d’assurer qu’elles le font exactement comme il le faut. Donc, ce n’est que du bénéfice », explique le DG de la Bvmac. Des avantages assortis d’autres gains importants : « lorsque vous êtes actionnaire, vous avez beaucoup de leviers de rendements ou de rémunérations. Vous avez d’abord des dividendes, la possibilité de bénéficier des actions gratuites et lorsque le titre est coté en bourse, vous avez la possibilité de dégager des plus-values si le titre est vendu lorsque le cours a augmenté », argue le dirigeant de la bourse sous régionale.
Le coup de pouce du régulateur
Toutefois, un certain nombre de risques existent. Pour certains détracteurs, l’environnement économique de la Cemac ne serait propice à ce type d’initiatives. Faux rétorque la Bvmac ! « Notre paysage économique est le terreau le plus propice pour ce genre d’initiatives », répond-t-il. Comparé aux autres paysages économiques comme en Afrique de l’ouest ou au Nigéria, celui de la Cemac demeure embryonnaire. C’est justement à ce niveau que se situe le principal enjeu selon les experts. Raison pour laquelle Jacqueline Adiaba-Nkembe, la présidente de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) loue l’initiative des organisateurs de cette troisième édition du Cemac Capital Market Awards. « Dans un contexte où l’éducation financière revêt une importance capitale pour le développement économique, votre soutien nous permettra de mettre en place des initiatives qui renforceront la sensibilisation et la compréhension des mécanismes du marché financier », s’est-elle réjouie.