La ville de Brazzaville au Congo a abrité du 27 au 28 avril 2025, un atelier spécial sur l’initiative de soutien institutionnel aux paiements numériques et politiques de l’E-commerce transfrontalier.
L’évènement organisé par le Centre africain de recherche en intelligence artificielle (Caria) et l’entreprise Smart Africa, avec l’appui du ministère congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a permis aux experts issus de divers pays africains, de débattre des enjeux du e-commerce transfrontalier, mais aussi des stratégies à mettre en exergue pour développer au mieux le commerce numérique transfrontalier sur le continent.
Dans un contexte où le commerce intrarégional n’a ainsi représenté que 15% du total des échanges commerciaux de l’Afrique en 2023 contre 13,6% en 2022, et ce malgré la mise en œuvre le 1er janvier 2021 de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la tenue d’une telle rencontre était plus que jamais opportune. D’ailleurs, même avec l’extérieur, la situation de l’Afrique n’est guère reluisante, puisque la part du commerce intra-africain dans le commerce mondial est passée de 14,5% en 2021 à 13,7% en 2022, selon le rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), sur l’état de l’intégration régionale en Afrique, publié en mars 2024.
La rencontre de Brazzaville visait donc à trouver les voies et moyens, afin de booster les échanges commerciaux en ligne en Afrique, dans le cadre de la mise en œuvre de la Zlécaf. Et cela devrait se faire à travers la facilitation des paiements numériques transfrontaliers, le renforcement de la cybersécurité ainsi que la protection des données digitalisées Léon Juste Ibombo, ministre congolais en charge de l’Economie numérique, l’a d’ailleurs rappelé en indiquant que « la problématique du développement d’un commerce numérique voulu fluide, sécurisé et inclusif, essentiel dans le contexte du commerce transfrontalier sans barrières, facilitant la coopération régionale et l’alignement réglementaire. Les dispositions majeures axées autour de trois reliefs et mises en œuvre par la zone communautaire, répondent aux défis communs de renforcer la compétitivité des économies africaines ».
Ces trois piliers fondamentaux sont la modernisation des infrastructures pour garantir un accès équitable aux services numériques, l’intégration régionale en alignant les politiques des Etats avec les objectifs de la Zlecaf et l’inclusion financière, pour faciliter l’accès aux solutions de paiement numérique, en particulier les jeunes et les femmes entrepreneurs. Et pour matérialiser tout cela, le continent peut s’appuyer sur l’Intelligence artificielle (IA), considérée comme un levier pour automatiser et accélérer les paiements numériques, en réduisant ainsi les délais de traitement tout en garantissant la sécurité des transactions. « En intégrant ainsi l’IA dans ses infrastructures numériques, l’Afrique aurait l’avantage de non surmonter seulement les obstacles techniques, mais aussi et surtout d’accélérer les échanges commerciaux et de garantir un marché unique dynamique », a encore indiqué le ministre Ibombo.