Elles ont été définies lors du Colloque financier international qui s’est tenu les 10 et 11 avril 2025 à Yaoundé.
Face aux défis croissants auxquels font face les Etats de la Cemac en matière de gestion de leur dette souveraine, plusieurs pistes de solution ont été identifiées les 10 et 11 avril 2025 lors du colloque financier international (Colfini) organisé à Yaoundé à l’initiative des entreprises de bourse Contacturer Capital, Horus Investment Capital, du cabinet Akoa Mballa & Co et Thin Advisory. Les experts financiers participants suggèrent notamment l’adoption d’une approche régionale concertée, une harmonisation du cadre juridique, la diversification des sources de financements en priorisant les sources alternatives, ainsi que la définition des indicateurs d’alerte en tenant compte de la serre réelle plutôt que de se fier uniquement aux critères de convergence.
Des travaux parrainés par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, sont ressortis un certain nombre de problèmes notamment, la diligence dans la restructuration de la dette et la négociation des taux. Pour les participants, c’est un leurre de se fier uniquement au seuil communautaire. Il y a nécessité selon eux, de mettre plutôt mettre l’accent sur la liquidité et les capacités de remboursement d’un Etat. Au sujet de la restructuration de la dette, plusieurs solutions ont été évoquées. Il s’agit des solutions traditionnelles et innovantes. Un arbitrage devrait être fait entre les deux modèles selon les experts. Mais, le premier objectif doit être un objectif de croissance, car elle garantit à l’Etat un ensemble de ressources.
Les défis inhérents à la restructuration de la dette
Pour ce qui est des défis, les participants ont identifié l’inefficacité dans l’utilisation des ressources alloués aux différents projets du fait d’une mauvaise coordination entre les institutions comme l’a relevé le Dr Louis Banga Ntolo, Directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale (Bvmac). Pour y remédier, il suggère la mise en place des mécanismes rigoureux d’évaluation des projets. D’autre part, la vulnérabilité liée à la dette extérieure a également été évoquée. Patrick Fomethe, DG de Kori Asset Management conseille aux Etats de privilégier les dettes à taux fixes plutôt que les taux variables. Un choix qu’a fait le Cameroun même si l’on déplore l’inefficience de ce mécanisme.
En outre, l’opacité dans les clauses contractuelles est l’autre défi de la soutenabilité de la dette souveraine en Cemac. Marc Kamgaing, DG de Harvest Asset Management déplore le manque de transparence dans les contrats, toute chose qui rend difficile leur contrôle par des institutions telles que le parlement. Il préconise une transparence accrue des négociations de la dette, tout en améliorant les capacités juridiques des Etats. Par ailleurs, la faible profondeur du marché secondaire pose également un véritable problème de restructuration de la dette. Au niveau des banques, cela pose un problème d’engagements futurs. La faible culture financière et l’absence d’un cadre communautaire harmonisé de restructuration de la dette sont autant de défis de la dette souveraine des Etats.
La dette souveraine des Etats de la Cemac est influencée par la crise économique mondiale, les fluctuations des prix des matières premières, ainsi que les crises sanitaires et sécuritaires. Ces facteurs aggravants exercent une énorme pression sur les finances publiques des Etats de la communauté dont l’encours de la dette souveraine à date selon la Banque mondiale est estimé à environ 50% du Produit intérieur brut (PIB).
