Examinées le 11 avril 2025 lors de la 21ème session de son comité de pilotage tenue à Brazzaville au Congo, elles visent entre autres des taux de croissance économique plus élevés à l’horizon 2029, des comptes extérieurs redressés, des économies plus diversifiées, un système financier plus résilient, des réformes structurelles abouties.
L’examen et adoption du projet de matrice révisée du Programme des réformes économiques et financières (Pref-Cemac), était l’un des 8 points inscrits à l’ordre du jour de la 21ème session du Comité de pilotage (Copil) de cette instance tenue le 11 avril 2025 à Brazzaville au Congo. Les travaux présidés par Christian Yoka, ministre congolais des Finances, du budget et du portefeuille public, président du Copil, avec la participation du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), ont mis l’accent sur la mise en œuvre des décisions et résolutions du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cemac du 16 décembre 2024 et des mesures additionnelles de relance économique de la sous-région.
Les effets escomptés sont notamment de converger vers des taux de croissance économique en termes réels plus élevés à l’horizon 2029, des comptes extérieurs redressés, des économies plus diversifiées, un système financier plus résilient, des réformes structurelles abouties, qui donnent une place importante au secteur privé ; et une intégration régionale plus renforcée, en termes d’échanges des biens, des services et de mobilité des facteurs selon le président du Copil du Pref-Cemac.
32 mesures additionnelles en matière de politique budgétaire, monétaire et financière
En effet, le projet de matrice révisée soumis par la Cellule de suivi du Pref-Cemac, intègre les mesures additionnelles prescrites par la Conférence des chefs d’Etat et celles recommandées par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac). Il tient également compte des recommandations issues des différentes concertations tripartites entre Etat membres, institutions communautaires et partenaires techniques et financiers. « Ces mesures additionnelles, qui complètent le Programme des réformes économiques et financières (Pref) en cours d’exécution dans la sous-région, visent à préserver la viabilité des finances publiques et la stabilité du secteur financier ; à consolider la position extérieure de la Cemac et, en définitive, à renforcer la résilience des économies des Etats membres », a indiqué Christian Yoka. Elles concernent les trois premiers piliers de ce Programme, à savoir : 11 mesures additionnelles pour le premier pilier relatif à la politique budgétaire, 19 pour le second ayant trait à la politique monétaire et au système financier et 2 nouvelles mesures pour le troisième pilier relatif aux réformes structurelles.
La dynamique de croissance économique de retour en Cemac
La mise en œuvre des actions du Pref-Cemac par les Etats membres et par les institutions communautaires a permis, aujourd’hui, d’inverser la tendance de la dégradation des indicateurs macroéconomiques, observée en 2016 et 2020 et de renouer avec la dynamique de croissance. Selon la Beac, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de la Cemac est redevenu positif à partir de 2021. Il était estimé à 2,6 % en 2024, contre 1,9 % en 2023, situation bien meilleure que celle de la récession que la sous-région avait connue en 2016 et 2020, lorsque le taux de croissance était respectivement de – 1,4 % et -1,8%. En prévision, la Banque centrale table sur une consolidation de l’activité économique à 2,9 % en 2025 et 3,6 % en 2026. De même, l’inflation a amorcé une tendance baissière, se situant à 4,1 % en 2024 contre 5,6 % en 2023. Les réserves de change ont couvert 4,6 mois d’importations de biens et services en 2024, niveau proche du seuil de 5 mois recommandé pour les pays producteurs de pétrole.
Les potentiels risques
De l’avis des experts, au-delà de l’amélioration de ces indicateurs économiques, de nouveaux défis subsistent au sein de la sous-région, et pourraient altérer la viabilité des économies à court et moyen termes. Il s’agit, notamment, de la faiblesse de la croissance économique, ainsi que des risques liés au surendettement des Etats et à l’affaiblissement de la position extérieure de la Cemac. Ces nouveaux défis appellent, non seulement l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles majeures contenues dans la matrice du Pref-Cemac, mais aussi l’implémentation des mesures additionnelles. Raison pour laquelle, le ministre congolais des Finances, président en exercice du Copil du Pref-Cemac appelle à la vigilance. « Nous sommes appelés à redoubler les efforts, afin que les objectifs et le cap fixé par nos chefs d’Etat soient effectivement atteints, dans le cadre de la mise en œuvre des actions de la matrice révisée du Pref-Cemac », a-t-il lancé.
D’autre part, les deux autres points à savoir l’opérationnalisation du marché financier unifié et le traitement du reliquat de l’enveloppe mise à la disposition des Etats par la Beac, à travers la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) et affectée à la riposte contre la Covid-19 et au renforcement des systèmes sanitaires nationaux, ont également été passés en revue.