C’est l’une des principales innovations du programme de réforme administrative qui sera mis en œuvre dans le pays dès le prochain mois.
Au lendemain de sa brillante victoire à la récente élection présidentielle, Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé le 14 avril dernier, le lancement dès le mois de mai prochain, d’un ambitieux programme de réforme administrative. C’était au cours de la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs au palais du Bord de mer. A cet effet, le chef de l’Etat a appelé tous les magistrats et autres juristes du pays à participer à l’élaboration des plus de 1000 textes nécessaires pour la réorganisation de l’administration publique, tout en œuvrant à l’autonomisation des collectivités locales. « J’ai besoin d’une équipe qui travaille, qui exécute et qui comprend le chef. C’est de ça dont j’ai besoin demain. Parce que nous devons rendre au pays chaque jour ses lettres de noblesse (…) Ce sont plus de 1006 textes à mettre en place au cours de la première année », a déclaré le président Oligui Nguema.
La principale innovation de cette réforme structurante et rapide sera sans doute la suppression du poste de Premier ministre (PM) au Gabon. Ainsi, l’organisation de la prochaine administration gabonaise sera désormais sous le regard et la gestion exclusive du chef de l’Etat. « La Ve République que nous appelons de tous nos vœux va supprimer le poste de Premier ministre et donc il faudra prendre des textes», a encore précisé Brice Clotaire Oligui Nguema. Et le successeur d’Ali Bongo d’ajouter à l’endroit des juristes : « Le premier texte que vous allez prendre est celui qui concerne l’administration. Il faut que cela aille vite. Hier, elle était aux mains du Premier ministre. Il faut prendre un texte ou un décret pour la mettre aux mains du vice-président du gouvernement, qui sera nommé par moi ».
Il faut souligner que lors des assises de l’Administration publique tenues en février dernier sous le thème : « Une administration publique innovante pour un meilleur service public », avec pour objectif de rendre l’agent public plus efficace, le Premier ministre Raymond Ndong Sima avait souligné les défis auxquels est confronté l’appareil administratif à savoir : le manque de transparence ; l’inadéquation des ressources humaines ; la perte de la culture du résultat, et le retard dans la digitalisation. Or, comme l’avait souligné le chef du gouvernement, « l’Administration publique, en tant qu’outil central de mise en œuvre des politiques publiques, se doit d’être efficace, dynamique, transparente, et résolument tournée vers le service du citoyen ».