Malgré les énormes efforts consentis dans la lutte, ce fléau perdure car 263 millions de nouveaux malades ont été recensés dans 83 pays du monde, contre 252 millions en 2022 et 226 millions en 2015.
Le paludisme reste aujourd’hui l’une des premières causes de mortalité dans la planète, et plus particulièrement en Afrique. La confirmation a encore été donnée lors de la dernière édition la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée ce vendredi 25 avril dans le monde. L’évènement qui s’est déroulé sous le thème : «Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme», visait cette année, à insuffler une nouvelle dynamique aux efforts de lutte contre cette maladie, du niveau communautaire à l’échelle mondiale, pour accélérer son élimination. Il a également question pour les pouvoirs publics et autres organismes dans le secteur de la santé, de plaider pour un renforcement des investissements dans la lutte contre le paludisme et son élimination, notamment par une augmentation du financement national et d’une reconstitution des ressources réussie du Fonds mondial et de Gavi, l’Alliance du vaccin, en 2025, mais aussi de promouvoir des stratégies et des approches innovantes pour faire face aux défis en constante évolution de la pandémie, ainsi que de prioriser l’appropriation par les pays, impliquer activement les communautés et mettre en œuvre des stratégies basées sur les données.
En effet, malgré les énormes efforts consentis dans la lutte contre le paludisme, ce fléau demeure un défi majeur pour la santé mondiale. A titre d’exemple, rien qu’au cours de l’année 2023, près de 600.000 personnes sont mortes du fait de cette maladie. Toujours au cours de la même année, les chiffres sont même repartis à la hausse par rapport aux années précédentes, car environ 263 millions de nouveaux cas de paludisme ont été recensés dans 83 pays du monde, contre 252 millions en 2022 et 226 millions en 2015. Dans la même veine, le nombre total de décès dus à cette maladie dans le monde a atteint 597.000 en 2023, contre 578 000 en 2015.
Sur les raisons de cette régression, les institutions internationales mettent en cause les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les problèmes sécuritaires, ainsi que d’autres crises mondiales qui sont venus perturber les efforts de lutte contre le paludisme, menaçant d’inverser les progrès accomplis. A cela, vient s’ajouter l’important de déficit de financement qui entrave encore la mise en œuvre d’interventions efficaces et le développement de nouveaux outils. « En 2023, les investissements mondiaux dans la lutte contre le paludisme se sont élevés à 4 milliards de dollars, soit bien en deçà de l’objectif de 8,3 milliards de dollars fixé par la Stratégie technique mondiale contre le paludisme 2016-2023 de l’OMS (Organisation mondiale de la santé, Ndlr) », apprend-on.
Malgré ces obstacles, il faut saluer les efforts réalisés jusqu’ici pour endiguer le paludisme. En effet, au cours des deux dernières décennies, les investissements mondiaux dans la lutte contre la maladie ont permis de réduire considérablement le nombre de cas et de décès dus à cette maladie. Toute chose qui a permis d’éviter environ 2,2 milliards de cas et 12,7 millions de décès depuis l’an 2000.
