Les fonds mobilisés dans le cadre de l’opération baptisé « Mouelle » réalisée avec le concours de plusieurs partenaires bancaires et institutionnels, s’inscrivent dans le cadre de l’optimisation du profil de remboursement de la dette publique du pays.
L’état du Gabon vient de mobiliser plus de 1400 milliards de Fcfa, au titre de la gestion proactive et durée soulèvement de la dette publique du pays. C’est ce que révèle en substance un communiqué signé conjointement le 28 avril dernier par le ministre de l’Economie et des Participations, Mark-Alexandre Doumba, et le ministre des Comptes publics et de la Dette, Charles M’Ba. L’opération baptisée « Mouelle » réalisée avec le concours de plusieurs partenaires bancaires et institutionnels, s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la politique de gestion de la dette publique, de sécurisation de la trésorerie de l’Etat et de l’optimisation du profil de remboursement de la dette intérieure du Gabon.
Dans un contexte où l’encours de la dette intérieure gabonaise s’élevait à 2196 milliards de Fcfa en février 2025, soit 1741 milliards de Fcfa constitués de titres émis sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), avec une maturité moyenne courte de 2,3 ans, l’Etat du Gabon a souhaité à travers cette opération de mobilisation financière, d’une part améliorer de manière significative le profil de sa dette publique et d’autre part, réduire le risque de refinancement de son encours et ainsi accroître les marges de manœuvres à moyen terme. « A l’issue d’un processus de concertation proactive et constructive, près de 10 établissements financiers régionaux ont participé de façon volontaire à cette initiative structurante, témoignant du fort soutien et de l’accès continue à la liquidité dont bénéficié de République gabonaise sur le marché de la Cemac », révèle le communiqué.
Trois objectifs stratégiques atteints
De manière concrète, l’opération articulée autour de trois composantes, a également permis d’atteindre trois objectifs stratégiques. Il s’agit en premier lieu du reprofilage de 592 milliards de Fcfa de dette sur le marché des titres. « Dans le cadre d’échange bilatéraux volontaires avec les institutions bancaires, les titres existants ont été établis sur des maturités allant de 5 à 9 ans, faisant passer la durée moyenne de 2,3 ans à 6 ans, permettant ainsi le lissage des maturité à venir sur les prochaines années », apprend-on. Vient ensuite la titrisation de 473 milliards de Fcfa de créances bancaires qui implique la conversion des créances au marché en Obligation du trésor assimilable à 9 ans, avec deux ans de grâce, améliorant la liquidité des groupes bancaire et institutions partenaires de l’opération. La troisième composante porte sur la mobilisation de 338 milliards de Fcfa de nouvelles ressources financières. Il s’agit ici de la mobilisation de nouvelles dettes auprès de groupes bancaires, notamment sous forme de financement immédiatement titrisés en Bon du Trésor assimilable. Ce qui « témoigne de l’attraction continue de la République du Gabon auprès des investisseurs et confirme la liquidité du marché des titres publics gabonais avec des approches financières adéquates », révèle encore le communiqué.
A termes, plus de 680 milliards de Fcfa de gain global ont ainsi été dégagés, dont 494 milliards de Fcfa de marge de manœuvre budgétaire et de trésorerie du fait du reprofilage des remboursements. A cela, il faut ajouter l’économie de 189 milliards de Fcfa réalisés sur le coût de financement de l’opération par rapport au coût habituel constaté sur le marché de la Cemac. Par ailleurs, l’opération a permis d’assurer le respect des engagements du pays à la fois envers les investisseurs du marché des valeurs du Trésor de la Cemac et également envers les bailleurs de fond bilatéraux et multilatéraux tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement ou encore la Banque islamique de développement. « Cette opération a ainsi renforcé la régularité des relations financières avec les partenaires techniques et financiers de la République gabonaise. Elle contribue également au financement des investissements publics et à la continuité de l’action de l’État », conclut le document.