Le gouverneur de la Beac, les PDG d’UBA et de Bgfibank, le ministre de l’Economie et des participations ainsi que son collègue du Budget et des Comptes publics ont été décorés le 5 mai 2025 à Libreville par le chef de l’Etat Gabonais.
Ils ont joué un rôle clé dans le règlement de la dette du Gabon durant la période de la Transition. Et, le Gabon leur est reconnaissant. Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et président statutaire de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a été décoré par le président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 5 mai 2025 à Libreville. C’était également le cas de Tony Elumelu, président directeur général (PDG) du groupe United Bank of Africa (UBA), Henri-Claude Oyima, PDG du groupe Bgfibank par ailleurs président du Conseil d’administration (PCA) de plusieurs institutions parmi lesquelles, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Ce dernier qui est également président du patronat gabonais, vient d’être porté à la tête du ministère de l’Economie et des Participations. Il succède ainsi à Marc Doumba, muté au ministère de l’Economie numérique lui aussi décoré par le chef de l’Etat, tout comme Charles M’Ba, son collègue en charge du Budget et des Comptes publics, pour le rôle joué dans la gestion de la dette du pays.
Cette reconnaissance intervient au lendemain du succès de l’opération « Mouele ». Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la politique de gestion active de la dette publique, de sécurisation de la trésorerie de l’Etat et l’optimisation du profil de remboursement de la dette intérieure. La République gabonaise avec le concours de ses partenaires bancaires et des institutions, a mis en œuvre une opération d’envergure de plus de 1400 milliards de Fcfa. Elle est articulée autour de trois composantes à savoir, 592 milliards de Fcfa de reprofilage de la dette titrisée émise sur le marché des titres publics, 473 milliards de Fcfa de titrisation d’un portefeuille de créances bancaires hors marché et 338 milliards de Fcfa de mobilisation de ressources nouvelles.
Le volume de la dette intérieure du Gabon
Selon les sources officielles, en février 2025, l’encours de la dette intérieure du pays s’élevait à 2196 milliards de Fcfa, dont 1741 milliards de Fcfa constitués de titres émis sur le marché de la Cemac, présentant une maturité moyenne de 2,3 ans. Les échéances de ces instruments étaient fortement concentrées sur les trois prochaines années avec un montant dû sur la période de 1977 milliards de Fcfa, incluant 1710 milliards de Fcfa liés aux remboursements en principal et 267 milliards de Fcfa liés aux intérêts, soit 78% de la dette sur la période 2025-2027. Par la suite, les échéances à rembourser diminuent de manière significative, atteignant 60 milliards de Fcfa dès 2029 et plus de 10 milliards de Fcfa en 2033. Dans ce contexte, la République gabonaise a souhaité améliorer le profil de sa dette publique, réduire le risque de refinancement de son encours et accroître ses marges de manœuvre à moyen terme.
Le succès de cette opération ne pourrait se faire sans l’implication des bailleurs de fonds multilatéraux présents à la table ronde organisée à l’instar de la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), le Fonds monétaire international (FMI), mais également la Beac, la Bdeac et les groupes bancaires comme UBA, Bgfibank, Atlantic Financial Group, Attijariwafa, Ecobank, Orabank et Coris Bank.