Afreximbank a récemment annoncé le lancement d’un programme renouvelable de financement intra-africain des importations de l’or noir.
Fidèle à sa mission principale qui vise à stimuler une expansion, une diversification et un développement cohérents du commerce africain, tout en fonctionnant comme une institution financière de premier plan, socialement responsable et à but lucratif, la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a annoncé le 29 avril dernier, le lancement d’un programme renouvelable de financement intra-africain des importations de pétrole d’un montant de 3 milliards de dollars US (1737,22 milliards de Fcfa).
Outre le financement de l’achat de produits pétroliers raffinés par les acheteurs de pétrole d’Afrique et des Caraïbes, cette facilité renouvelable devrait assurer le financement des importations pétrolières intra-africaines d’environ 10 milliards de dollars US à 14 milliards de dollars US. L’objectif étant ici de tirer parti de la capacité croissante de raffinage qu’Afreximbank a aidé à établir sur tout le continent, tout en s’alignant sur les objectifs de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui comprend la facilitation du commerce intra-africain, la promotion de l’industrialisation et la création d’emplois sur le continent.
L’initiative pourrait alors mettre un terme à dépendance persistante de l’Afrique à l’égard des importations de produits pétroliers raffinés. Une opération qui représente des coûts d’importation de pétrole annuels de 30 milliards de dollars US (17372,2 milliards de Fcfa), en raison d’un raffinage inadéquat. D’où le satisfecit de Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et du Conseil d’administration de la Banque, qui a que le programme « stimulerait les efforts visant à faire du golfe de Guinée un centre clé du raffinage. Il aura un impact direct sur le volume de produits pétroliers raffinés produits et consommés en Afrique, mais aussi un effet multiplicateur sur la chaîne de valeur pétrolière en aval. En effet, le programme catalysera des investissements essentiels dans le transport maritime et la logistique marine pour le commerce intra et extra-africain de pétrole brut et de produits raffinés. L’effet multiplicateur sera également observé dans l’assurance du fret maritime et d’autres activités auxiliaires au sein du secteur. Nous voulons qu’une proportion accrue des quelque 4 millions de barils par jour de pétrole brut produits dans le golfe de Guinée soit raffinée en Afrique ».
Continent riche en ressources naturelles dont le pétrole qu’elle produit environ 10% de l’offre mondiale, l’Afrique continue d’exporter une grande partie de son or noir brut vers l’étranger. Ce pétrole revient ensuite sous forme de produits raffinés, à un coût bien plus élevé alors que les Etats africains peuvent se mettre ensemble pour se doter de véritables raffineries. Cette situation paradoxale traduit une dépendance structurelle qui freine le développement industriel du continent. Face à cette situation, raffiner localement le pétrole africain devient une nécessité stratégique avec des avantages économiques tels que la création d’emplois qualifiés, le renforcement des capacités technologiques locales et l’accroissement de l’autonomie énergétique des pays producteurs.