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Conférence-débat : Les recommandations de la Cosumaf pour booster le marché financier en Afrique

Elles ont été relevées par les participants à la 4e édition de l’Africa Capital Markets Forum tenue du 5 au 6 mai 2025 à Libreville.  

Organisée par One Africa Forums, en partenariat avec la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) et le haut patronage du ministère gabonais de l’Économie et des participations, la 4e édition de l’Africa Capital Markets Forum (Acmf)  a réuni autour d’un même écran plusieurs professionnels de la finance. L’ouverture de la rencontre le 5 mai 2025 a été ponctuée par plusieurs discours qui illustrant la révolution qui s’opère dans les marchés financiers à travers le monde.  Outre les professionnels de la finance, plusieurs hautes personnalités ont rehaussé l’évènement par leur présence, notamment Mark Alexandre Doumba, alors ministre de l’Économie et des participations du Gabon à l’ouverture, avant d’être muté le même jour comme ministre de l’Économie Numérique, Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la Cosumaf, Dieudonné Evou Mekou, président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), Hassan M. Alaoui, président-fondateur de One Africa Forums, pour ne citer que ceux-là.  

Ainsi, lors de son souhait de bienvenue, Hassan M. Alaoui a indiqué que l’Afrique ne doit pas rester en marge de cette révolution en marche. La structure One Africa Forums qu’il a créée en 2004, s’inscrit dans cette dynamique et s’est fixée pour objectif de promouvoir le partenariat Sud-Sud, mais aussi favoriser l’investissement et le développement des secteurs stratégiques pour une meilleure intégration du continent et l’ouverture de l’Afrique sur le monde.

Nécessité d’adopter de nouvelles approches

Dans son mot introductif, Jacqueline Adiaba-Nkembe, la présidente de la Cosumaf a fixé le cap du forum est ces termes : « Nous devons veiller à ce que tous les segments de la population aient accès aux services financiers », appelant à une démocratisation de l’accès au capital. L’accent a également été mis sur le rôle déterminant des fintechs et des solutions digitales : « Les fintechs transforment la manière dont nous interagissons avec le marché financier. Elles rendent les services plus accessibles et plus efficaces ». Pour elle, « il est impératif d’adopter de nouvelles approches et de tirer parti des opportunités offertes par l’innovation », mais cette transformation doit être guidée par trois piliers, à savoir : l’inclusion financière, l’innovation technologique et la transparence.

Dans son discours de clôture, la présidente de la Cosumaf a indiqué qu’au regard « des différentes recommandations formulées, la dynamisation de nos marchés de capitaux ne peut se réaliser que grâce à un engagement collectif. Chaque acteur — qu’il s’agisse des émetteurs, des investisseurs, des régulateurs ou des partenaires internationaux — a un rôle à jouer. Ensemble, nous pouvons créer un environnement propice à l’innovation, à la transparence et à la croissance ».

Repenser les pratiques financières

Dans son intervention de circonstance, Yvon Sana Bangui, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a appelé à une réinvention complète des pratiques financières sur le continent : « Nous sommes arrivés à un moment où il est nécessaire de tout repenser. Le contexte mondial évolue rapidement, et nous devons nous inscrire dans cette dynamique ». Il a insisté sur l’importance d’une synergie d’actions entre régulateurs, États et acteurs financiers : « Nous devons travailler en synergie, dans un esprit de comparabilité, afin d’encourager certaines réinventions ». Le patron de la Banque centrale a aussi plaidé pour la création des fonds de gestion des ressources naturelles : « Il existe une réelle opportunité de créer un fonds d’investissement axé sur les ressources stratégiques, notamment l’eau. Ce fonds pourrait contribuer au financement de secteurs clés, en complément des ressources extérieures souvent limitées », a-t-il indiqué.

Economie souveraine et inclusive

Mark Alexandre Doumba, le ministre de l’Économie du Gabon d’alors, a relevé dans son intervention l’urgence de canaliser l’épargne domestique des petits porteurs vers des investissements productifs. « Ce groupuscule de personnes qui concentre aujourd’hui une part croissante de la richesse nationale ne peut être l’unique acteur du marché des capitaux. Il faut élargir la participation, intégrer ceux dont les revenus dépendent du taux de croissance de l’économie », a-t-il martelé. Pour lui, c’est l’unique voie pour bâtir « une économie souveraine et inclusive », tout en réduisant les inégalités structurelles sur le continent.

Encadré

Les recommandations recensées par la Cosumaf au terme du Forum

Diversification de la demande : élargissement de la base des investisseurs en y intégrant sociétés d’assurance, fonds de pension, et particuliers (via la mobilisation de l’épargne)

Diversification de l’offre : élargissement de la base des produits offerts, utilisation des opportunités offertes par la réglementation notamment le financement participatif, facilitation des PMEs à l’accès à la côte

Education financière : elle doit se faire dès le bas âge et intégrée aux programmes d’éducation scolaire ; elle doit également être étendue aux populations rurales et un plan d’action concerté impliquant tous les acteurs doit être mis en œuvre. Cette éducation permettra de mobiliser l’épargne

Promotion et communication : Promotion et communication auprès des investissements institutionnels à l’étranger

Modernisation et digitalisation des outils : Ouverture des produits et services aux « acteurs connectés » caractéristiques de la nouvelle génération d’investisseurs

Coopération régionale et extrarégionale : L’interconnexion aux autres bourses africaines permet à la fois d’élargir la base des investisseurs, mais également celle des produits accessibles aux investisseurs. Cependant des préalables liés à la réglementation et la fiscalité sont indispensables.

Professionnalisation des acteurs du marché : L’éducation financière, l’innovation technologique, la coopération et une réglementation (juridique et fiscale) appropriée sont donc les piliers de cette révolution en marche.

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LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

6871,7 milliards de F CFA
C’est l’encours des titres publics franchit en juin 2024 dans la Cemac, selon la Beac.

1 500 milliards de F CFA
C’est l’encours de dépôt enregistré par Afriland First Bank en 2023, selon la banque.

832 milliards de F CFA
C’est le total bilan de CCA Bank à fin septembre 2024, selon le président du conseil d’administration de la banque.

321 milliards de F CFA
C’est le montant des recettes non-fiscales collectées par le Cameroun en 2023, selon le ministère des Finances.

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