94% de cette enveloppe ont été consacrés au remboursement de la dette extérieure, selon la dernière note de conjoncture à fin mars 2025 publiée par la Caisse autonome d’amortissement.
Au premier trimestre 2025, le Cameroun a déboursé un total de 321,9 milliards de Fcfa pour le service de la dette, excluant les Restes à Payer (RAP) et la dette flottante, selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’organisme publie en charge de la gestion de la dette publique du pays. Ce montant représente 18,4% de l’enveloppe annuelle de 1 753,9 milliards de Fcfa inscrite dans la Loi des Finances 2025 pour le remboursement des dettes. L’analyse des flux montre une concentration des remboursements sur la dette extérieure qui représente 94,3% des paiements sur l’ensemble du trimestre, soit 303,7 milliards de Fcfa, en hausse de 13,5% par rapport à la même période en 2024. En glissement annuel, le niveau de service de la dette enregistre une légère progression de 3,8%, mais reste en baisse sur les tendances trimestrielle (-10,6%) et annuelle (-14,1%).
En revanche, le service de la dette intérieure a enregistré des remboursements de 18,2 milliards de Fcfa sur l’ensemble du trimestre, en recul de 63,8% par rapport au premier trimestre 2024. La préférence marquée sur les remboursements de la dette extérieure souligne l’effort du Cameroun pour préserver la signature souveraine à l’international, mais interroge sur l’arbitrage opéré au détriment des créanciers nationaux.
Il est évident que la quotité de 5,7% allouée au règlement de la dette intérieure, est extrêmement faible pour impulser la moindre croissance. Si la tendance n’est pas inversée dès ce deuxième trimestre, le recouvrement des impôts et taxes risquera d’être affecté. D’ailleurs, les arriérés de paiement dus par l’Etat ont fortement progressé au premier trimestre 2025. Selon les données actualisées par la Direction générale du Trésor, de la Coopération financière et monétaire du ministère des Finances, l’encours des Restes à Payer (RAP) s’élevait à 853,7 milliards de Fcfa au 31 mars 2025, soit une hausse de 37,4% par rapport à mars 2024 (621,5 milliards). Ces RAP représentent les engagements financiers pris par l’administration publique au cours d’un exercice budgétaire, mais qui n’ont pas encore été payés. La plus grande partie, 62,7%, est constituée de dettes de plus de trois mois, soit environ 537,7 milliards de Fcfa, en hausse de 21,6% sur un an. Cette progression traduit la difficulté de l’État à solder ses engagements dans des délais raisonnables. Les RAP de moins de trois mois, pour leur part, totalisent 318 milliards de Fcfa, soit 37,3% de l’encours global.