Elle a été lancée en fin avril dernier à Accra au Ghana, au cours d’une rencontre qui a réuni les parlementaires africains ainsi que des experts et autres responsables de Programmes nationaux de lutte contre cette maladie issus de 15 pays.
La lutte contre le paludisme vient de franchir une nouvelle étape en Afrique avec le lancement en fin avril dernier, à Accra au Ghana, de la Coalition des parlementaires pour l’élimination du paludisme en Afrique (Copema). Outre les parlementaires, la rencontre a également réuni des responsables de Programmes nationaux de lutte contre le paludisme (Pnlp) de 15 pays, des experts mondiaux et régionaux du paludisme, des acteurs de la société civile et des partenaires au développement, auxquels se sont ajoutés des représentants d’institutions internationale à l’instar d’Africa CDC, le Fonds mondial, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Impact Santé Afrique, l’Alliance des leaders africains contre le paludisme (Alma)…
En effet, dans un contexte marqué par la diminution de l’aide internationale pour l’élimination de ce fléau, l’augmentation de la résistance aux insecticides et aux médicaments, et les gaps de financement qui menacent les progrès enregistrés jusqu’ici, cette initiative qui vise à renforcer le leadership politique dans la lutte contre le paludisme arriva à point nommé. « Nous nous engageons à demander des comptes à nos gouvernements et à faire en sorte que le financement de la lutte contre le paludisme soit une priorité dans les budgets nationaux », a déclaré de ce fait l’Honorable Njume Peter du Cameroun, co-président de Copema. Dans la même veine, les parlementaires se sont engagés à travailler désormais en étroite collaboration avec les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et la société civile, afin d’accroître le financement de la lutte contre le paludisme en Afrique.
En outre, les participants se sont accordés sur les nouvelles stratégies de lutte contre le paludisme. L’on note ainsi que ce nouveau leadership politique doit, en plus de favoriser la mobilisation des ressources nationales, tirer parti des nouvelles innovations en matière de prévention de cette maladie, tout en veillant à ce que les interventions soient adaptées au contexte, fondées sur des données et mises en œuvre de manière équitable.
Enfin, le forum a donné lieu à l’adoption par les parlementaires de la déclaration parlementaire d’Accra. Il s’agit d’un appel unifié à l’action en faveur d’une augmentation des financements nationaux, d’un renforcement des mécanismes de redevabilité et d’une collaboration accrue avec les Pnlp et la société civile. Car faut-il le rappeler, selon des chiffres publiés en fin 2023, le paludisme a affecté environ 263 millions de personnes dans le monde, causant pas moins de 597.000 décès dans 83 pays. Et c’est l’Afrique qui paye le lourd tribut, puisque 94% des cas de paludisme (246 millions) et 95% des décès dus à la maladie (569 000) ont été enregistrés dans la Région africaine.